Reportage

Nouvelle plateforme Mon master : "Je ne suis pas sûre que 15 vœux suffisent en réalité"

Des étudiants ont pu découvrir en avant-première les modalités de la plateforme Mon master.
Des étudiants ont pu découvrir en avant-première les modalités de la plateforme Mon master. © Clément Rocher
Par Clément Rocher, publié le 14 janvier 2023
6 min

Après l'annonce d'une plateforme de candidature en master, appelée très sobrement Mon master, le ministère de l'Enseignement supérieur est venu répondre aux questions des étudiants à l'occasion des Rencontres de la poursuite d’études et des masters, organisées ce samedi 14 novembre à Paris par l’Etudiant. Reportage.

Un seul calendrier. Une seule procédure. Annoncée en fin de semaine par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la nouvelle plateforme unique de candidature en master appelée Mon master suscite des interrogations chez les étudiants.

Ils sont d'ailleurs nombreux à avoir fait le déplacement aux Rencontres de la poursuite d’études et des masters à Paris, ce samedi 14 janvier. Lors de leur visite, ils ont pu échanger avec les représentants du ministère pour découvrir en avant-première les modalités de la plateforme.

Une plateforme "plus pratique pour formuler nos demandes de master"

Ela est étudiante en licence LLCER (langues, littératures et civilisations étrangères et régionales) et s'est renseignée sur la plateforme. "J'avais entendu que le gouvernement allait créer un site pour regrouper toutes les demandes de master. Ce sera plus pratique de les formuler et de constituer notre dossier sur un seul et unique site", espère-t-elle.

La jeune femme reste néanmoins vigilante. "Le calendrier me semble aussi cohérent. Je trouve que ce changement de plateforme est positif, mais on sait aussi qu'il y avait finalement pas mal de défauts avec Parcoursup."

Des craintes autour de la non-hiérarchisation des vœux

À partir du 22 mars, les candidats pourront émettre au maximum 15 vœux en formation initiale et 15 vœux en formation en apprentissage.

Il ne sera cependant pas possible de les hiérarchiser sur la plateforme. Ce qui provoque de l'inquiétude chez Loane, étudiante en licence de géographie et aménagement à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. "D'après ce que j'ai compris, Mon master fonctionne comme Parcoursup. Ca me fait peur de ne pas pouvoir hiérarchiser mes vœux, surtout que chacun fait sa propre hiérarchie dans sa tête."

L'étudiante se sent néanmoins rassurée de savoir qu'il ne sera pas obligatoire d'accepter définitivement une proposition dès le début de la procédure. "Si je veux, je pourrais accepter une proposition de master de manière provisoire, en espérant en recevoir une meilleure", explique-t-elle.

Un nombre de vœux jugé insuffisant

Quelques étudiants émettent également des doutes sur le nombre de vœux en formation initiale. C'est notamment le cas de Tylane et Manon, étudiantes en licence de droit à l'Institut catholique de Paris. "Nous sommes dans une filière à risque. C'est compliqué de se dire qu'on ne pourra postuler qu'à seulement 15 masters. C'est vraiment peu. On ne se voit pas non plus aller en province", expliquent-elles.

Un avis partagé par Cassandra, étudiante en licence de géographie à l'université Paris Panthéon-Sorbonne, qui recherche un master en alternance en lien avec la gestion des risques ou le développement durable : "Je ne suis pas sûre que 15 vœux suffisent".

Mais l'étudiante préfère rester positive sur ses chances d'admission. "Autant avec Parcoursup, j'étais extrêmement stressée, mais maintenant, je suis plus détendue même si je sais que la sélection est plus difficile. Je n’ai pas eu de si mauvaises notes pour le moment. J'hésite aussi avec une année de césure, auquel cas, je postulerai de nouveau l'année prochaine si je n'ai pas la formation de mon choix", conclut-elle.

Une sélection en master à haut risque ?

Félix, étudiant en licence de droit à l'université Paris-Est Créteil, se montre lui plus inquiet par la nouvelle plateforme et redoute de ne pas obtenir de master l'année prochaine. "La sélection se fait uniquement sur le premier semestre. Alors qu'on peut très bien avoir de faibles résultats au premier semestre puis réussir le second", avance-t-il.

"On n'a aucune garantie de rester en Île-de-France si on demande un master très sélectif. Le choix de notre mineure peut aussi avoir un impact sur notre candidature. Il y a aussi un risque que l'université ne lise pas notre lettre de motivation. Tout cela démultiplie les chances de ne rien obtenir et c'est très inquiétant", déplore le jeune homme.

"Simplifier la vie des candidats"

Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle, cherche à rassurer les étudiants. "Mon master va simplifier la vie des candidats et mieux les informer sur l'offre de formation de master. L'affectation des candidats sera plus efficace", affirme-t-elle.

"Les universités accueillent positivement la plateforme. Elles sont certaines d'avoir des classes remplies au mois de septembre. Pour les filières en tension comme le droit, la psycho, l'éco-gestion, le système va être plus performant qu’auparavant", affirme-t-elle. Pour l'instant, le ministère de l'Enseignement supérieur ne prévoit pas d'augmentation de places.

Enfin, la plateforme ne prévoit pas de phase complémentaire cette année. Les candidats qui n'auront pas trouvé de master à l'issue de la procédure pourront saisir le recteur de leur académie pour décrocher une place dans une formation à la rentrée.

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