Décryptage

Poursuivre en master après sa licence : un passage quasiment obligé... mais pas facilité

Poursuivre master licence HS
Après votre licence, vous disposez d'un droit à la poursuite d'études en master. © Anna Semenchenko/iStock
Par Amélie Petitdemange, publié le 16 janvier 2023
6 min

Après la licence, la poursuite en master est quasi obligatoire. Pour autant, la poursuite d’études n’est pas si évidente, les masters étant sélectifs et la demande étant plus importante que l’offre...

La poursuite d’études en master est la voie la plus logique pour les diplômés de licence générale. "C’est très important que les étudiants continuent en master. Après une licence, il faut se spécialiser pour avoir un emploi qualifié. Et pourquoi pas continuer ensuite sur un doctorat", explique Jérôme Glachant, vice-président chargé de la Formation, de l’Innovation pédagogique et numérique à l’université Sorbonne Paris 1.

Les diplômés de licence professionnelle sont quant à eux moins enclins à poursuivre leurs études. "Normalement, la licence pro n’est pas destinée à poursuivre en master. Nous veillons donc à ce qu’ils s’insèrent sur le marché du travail. Pour les autres, c’est un passage quasiment obligé", affirme Jérôme Glachant.

Des étudiants diplômés d'une licence... sans master

Mais en pratique, tous les diplômés de licence générale ne parviennent pas à entrer en master. Ces formations sont en effet sélectives, et certains masters sont très demandés. Pour les diplômés de licence qui se retrouvent sans master, un recours est possible puisqu’ils disposent tous du droit à la poursuite d’études.

Si vous n’avez reçu aucune proposition malgré cinq candidatures dans au moins deux disciplines distinctes et deux établissements différents, vous pouvez saisir le rectorat. Ce dernier doit alors vous proposer un master.

Cependant, dans les faits, le droit à la poursuite d’études n’est pas toujours correctement appliqué : certains étudiants ne reçoivent pas de proposition d’admission. Pour d’autres, la proposition faite ne convient pas tout à fait à leur projet ou elle est trop éloignée de leur académie d’origine.

Les syndicats étudiants Unef et Fage demandent par conséquent la création de places supplémentaires en master. La ministre de l’Enseignement supérieur de l'époque, Frédérique Vidal, avait annoncé la création de 3.000 à 4.000 places à la rentrée 2021 mais les masters concernés n’ont jamais été précisés.

La plateforme Vitemonmaster pour connaître le nombre de places en master

Pour faire le point, des étudiants ont donc créé en mars 2022 la plateforme participative Vitemonmaster, qui recense le nombre de places dans les formations. "On ne sait pas si les places supplémentaires annoncées par le gouvernement ont vraiment été créées. L’objectif du site, c’est de voir la dynamique globale par master, de savoir si la formation visée est en tension et si ça va s’aggraver", explique Loup Bensoam, à l’origine de cette plateforme.

Selon lui, les étudiants sont refusés en master non pas parce que les directeurs de formation veulent sélectionner, mais parce que les places sont insuffisantes. "Si c’était une question de compétences, nous ne serions pas dans une logique de concours. Les critères ne sont pas les mérites des étudiants mais le nombre de places disponibles", affirme Loup.

Il considère qu’obtenir sa licence est une sélection suffisante. Un tiers des étudiants en licence abandonnent en effet après leur première année. "Obtenir sa licence, c’est avoir réussi un examen chaque année pendant trois ans. Si on croit que la licence a de la valeur, et c’est le cas, on devrait s’adapter au projet de l’étudiant."

Se tourner vers des formations courtes plutôt qu'un bac+5

De leur côté, les universités pointent en effet le manque de moyens dans leurs formations. Mais elles assument aussi cette sélection, arguant que certains étudiants doivent aussi se tourner vers des formations courtes. "Il faut réfléchir à ce que les sorties à niveau bac+3 soient plus nombreuses, tout en favorisant la reprise d’études et la formation tout au long de la vie, estime Jérôme Glachant.

Pour lui, la création de places en master est liée aux moyens budgétaires, mais pas seulement. Les universités ne peuvent créer plus de places qu’il n’y a de possibilité d’insertion professionnelle. "Les masters sont travaillés par les équipes pédagogiques pour les besoins du marché du travail. Le master droit des affaires est par exemple très demandé mais tout le monde ne peut pas le faire", souligne le vice-président Formation. Il ajoute par ailleurs que le nombre de places en master est quasiment identique au nombre d’étudiants en licence.

Mais certaines formations sont bien plus demandées que d’autres. Pour avoir une meilleure visibilité sur les places vacantes et mieux répartir les étudiants entre les masters, une plateforme unique de candidature ouvre en février 2023.

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