8 infos/intox qui circulent sur Parcoursup
"Parcoursup est plus juste qu’APB !". "Oui, mais il est moins efficace !"… Entre les pro et les anti-réforme de l’entrée à l’université, les arguments fusent sur les inconvénients et avantages de la nouvelle procédure. L’Etudiant démêle le vrai du faux.
De nombreuses informations circulent sur la nouvelle procédure d'inscription dans le supérieur, Parcoursup. Comment savoir ce qui est juste ou pas ? L'Etudiant les décrypte pour vous.
1. Parcoursup est plus juste qu'APB
C’est l’argument de choc du ministère de l’Enseignement supérieur pour défendre sa réforme : Parcoursup met fin à la pratique injuste du tirage au sort. Ce point est exact. Avec APB, les universités utilisaient bien cette pratique pour départager les candidats. Mais cela n'a concerné que 60.000 candidats en 2017, soit 7,8 % d'entre eux, dans les licences en tension, comme STAPS (sciences et techniques des activités ohysiques et sportives), et essentiellement en Île-de-France. Plutôt que de "tirer à la courte paille", Parcoursup donne donc un avantage aux élèves ayant un profil plus en adéquation avec la formation, mais surtout un meilleur niveau.
2. Parcoursup est moins efficace qu'APB
En effet, la longue liste des "en attente" sur Parcoursup a du mal à passer. Depuis le 22 mai 2018, plus des deux tiers des candidats ont eu réponse sur la plate-forme. Environ 30.000 l'ont quittée. Au 5 juin, plus de 200.000 élèves, soit 25 % des candidats, n'ont eu que des réponses négatives ou attendent encore de recevoir une première proposition, en guettant tous les jours leur évolution sur les listes d'attente. De quoi angoisser certains à la veille du bac et de donner aussi du grain à moudre aux opposants à la réforme.
3- Parcoursup est plus transparent
Le gouvernement joue la carte de la "transparence". Le fameux algorithme qui fait fonctionner la machine "Parcoursup" a été publié. Des indicateurs actualisés chaque jour permettent de suivre l'évolution des admissions. Chaque candidat connaît également son rang sur la liste d'attente.
Pour protéger les secrets des délibérations, les universités n'ont pas l'obligation de communiquer sur les paramétrages utilisés localement pour classer les candidats, à partir de "l'outil d'aide à la décision" fourni par le ministère. Et ce sont ces "pondérations" apportées aux notes, au projet de formation motivé ou à la fiche Avenir qui permettraient à un candidat d'avoir toutes les cartes en main pour comprendre les réponses formulées par les formations.
4- Parcoursup n'est pas infaillible
. Début avril 2018, lors de la transmission des candidatures aux formations, un bug informatique a donné accès durant trois jours, à environ 3.000 d'entre elles, aux souhaits de césure des candidats, qu'elles n'étaient pas censées connaître.
Autre dysfonctionnement signalé : l'affichage incohérent d'un rang d'attente sur des vœux pouvant dépasser le nombre de candidats à la formation. Ce problème, qui s'est produit dans les premières heures d'ouverture de la plateforme, le 22 mai, a été réglé rapidement par le ministère. Dès le 23 mai, vous pouviez connaître votre rang réel dans la liste d'attente.
5- Un candidat peut se retrouver sans place
Ces commissions ont déjà commencé leur travail dès le 22 mai. Elles démarrent en se penchant sur le cas des candidats malheureux qui n'ont demandé que des formations sélectives et qui se sont vus refuser sur la totalité des vœux. Elles regarderont ensuite de près le cas des candidats toujours "en attente". Mais cet examen est long et les réponses n'arriveront pas tout de suite, sauf s'il y a déjà des places vacances dans la filière visée. De plus, vous n'obtiendrez pas forcément la filière ou l'université souhaitée, il faudra peut-être que vous envisagiez des compromis de mobilité ou de formation un peu différente dans le même secteur.
6- Le projet de formation motivé ne sert à rien
Dans les universités, les commissions d'examen des vœux ont eu du pain sur la planche pour examiner la longue pile des dossiers. Et peu de temps pour le faire : parfois moins de 4 minutes par candidat. Est-ce à dire qu'elles n'ont regardé que les notes ? Non. Pour opérer leur classement, les universités ont aussi utilisé la fiche Avenir qui comprend certes les moyennes mais aussi avec les appréciations des professeurs. Elles ont également regardé le projet de formation motivé, notamment lorsqu'elles avaient un doute sur un candidat.
En revanche, chaque commission dans chaque formation a arrêté ses propres modalités d'examen des dossiers. Il est donc difficile d'affirmer avec certitude que toutes les lettres de motivation ont été regardées de près, et surtout quel rôle elles ont joué dans le placement du candidat sur la liste d'attente.
7- Parcoursup désavantage les jeunes de banlieue
Car à dossiers égaux, ce sont les candidats du secteur qui sont prioritaires. Mais c'était déjà le cas avec APB. En Île-de-France, lorsque vous avez postulé en licence, il était utile de regarder au cas par cas si vous étiez considéré comme faisant partie du secteur ou si vous étiez hors secteur. Une quarantaine de licences franciliennes étaient en effet désectorisées : principalement les filières MIASH (mathématiques et informatique appliquées aux sciences humaines et sociales), PACES (première année commune aux études de santé), psychologie, STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) et des licences scientifiques des académies de Créteil et de Versailles.