Reportage

Des lycéens dans les coulisses du Festival In d’Avignon : "On se sent vraiment privilégiés"

Une trentaine d'élèves du lycée Mistral a rencontré les comédiens de la pièce Welfare à l'occasion du festival d'Avignon.
Une trentaine d'élèves du lycée Mistral a rencontré les comédiens de la pièce Welfare à l'occasion du festival d'Avignon. © Florian Dacheux
Par Florian Dacheux, publié le 17 juillet 2023
1 min

Du 7 au 11 juillet 2023, 35 lycéens ont eu le privilège de s’immerger dans le bouillonnement culturel du Festival In d’Avignon. Rencontre au cœur de l’emblématique Cour d’honneur du Palais des Papes.

Il est 11 heures, samedi 8 juillet, quand un groupe de 35 élèves du lycée Frédéric Mistral (dont 8 élèves du lycée partenaire Jean-Monnet de Bruxelles, ndlr) pénètre dans la Cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon (84).

Alors que des touristes matinaux visitent la résidence des souverains pontifes du XIVe siècle, les élèves ont rendez-vous avec Eric Charon, Mexianu Medenou et Zakariya Gouram, trois comédiens à l’affiche de Welfare. Cette pièce, adaptée du documentaire de l’oscarisé Frederick Wiseman par la metteuse en scène Julie Deliquet, est une plongée dans le quotidien d’un centre social new-yorkais des années 1970.

Découvrir l'envers du décor

Les lycéens de seconde, première et terminale et leurs enseignantes, ont assisté à la représentation la veille au soir. Des conditions de répétition aux techniques d’improvisation en passant par le travail sur le corps, devant les comédiens, les questions fusent.

"C’est chouette car, avec le recul de la nuit, ça reste assez frais dans nos mémoires, témoigne Laura, une élève de première. Nous avons appris qu’il y a eu neuf mois d’adaptation du documentaire avant que les répétitions débutent pour dix semaines. Ils ont d’abord commencé par un travail à la table comme on dit, un travail de lecture et d’analyse du texte."

Avoir une autre vision du festival d'Avignon

Issus de sections artistiques (théâtre, danse, cinéma, histoire des arts, arts appliqués), les lycéens ont pu, pendant cinq jours, approfondir leurs enseignements respectifs. À l’instar de Sofia, en première, et Helline, en seconde, toutes deux conquises par l’expérience : "On rencontre des professionnels qui font preuve d’une grande sensibilité et humanité. On se sent vraiment privilégiées. On n’assiste pas seulement à des spectacles. On découvre aussi de plus près les décors, comme ce terrain de basket tracé au sol pour Welfare. Cela nous permet d’avoir une vision différente et plus complète du Festival. C’est vraiment très pertinent."

Intitulé "L’Ecole du Spectateur", il faut dire que ce dispositif - qui alterne spectacles et ateliers - fonctionne à merveille. "Le temps de retour sur les spectacles est toujours très apprécié, affirme Géraldine Tellène, professeure de lettres et de théâtre au lycée Mistral. Ce sont des temps de partage, de vécu émotionnel, d’analyse. Sans oublier les temps de pratique collective pour les élèves qui ne sont pas en option théâtre."

Apprendre à débattre et s'exprimer sur les spectacles

Un avis partagé par Sonia Bresson, la seconde professeure qui accompagne les élèves sur le dispositif : "L’idée, c’est aussi de les inviter à croiser leurs regards, en les poussant à être des spectateurs actifs. C’est une vraie école du spectateur. Ils apprennent à regarder, à débattre, à s’exprimer."

À côté de Welfare, le groupe a assisté à sept spectacles, dont G.R.O.O.V.E de Bintou Dembélé à l’Opéra Grand Avignon. D’autres temps forts ont eu lieu, tels que la projection du film I am not your negro au cinéma Utopia ainsi que la visite de l’exposition dédiée à l’histoire du Festival, du Cloître Saint-Louis au Cloître des Célestins. De quoi repartir avec des étoiles dans les yeux et surtout beaucoup d’informations.

Après cette folle semaine, les lycéens ont une restitution individuelle à rendre sous la forme de leur choix : écrite, sonore, illustrée. L’ensemble sera ensuite diffusé sur le site Internet du lycée Mistral pour donner envie à d’autres élèves de s’inscrire à ce parcours unique. Ainsi va l’été à Avignon.

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