Feuille de route d’Elisabeth Borne : quelles annonces pour l'éducation ?
Ce mercredi 26 avril, la Première ministre a présenté sa feuille de route pour les "100 jours d’apaisement", et laissé nombre de téléspectateurs et de politiques sur leur faim, faute d’annonces concrètes.
Citant pourtant l’éducation parmi les grands défis au cœur des préoccupations des Français, Elisabeth Borne a apporté peu de réponses aux interrogations des élèves, étudiants et parents, profilant plutôt un teasing des rendez-vous à venir. Le mois de mai devrait ainsi être riche en annonces, comprenant à lui seul celles sur le projet de loi industrie verte, la sécurité numérique ou encore un plan pour la jeunesse.
Bientôt un "plan d'action pour la jeunesse"
Lancés en décembre dernier, cinq CNR (conseil national de la refondation) jeunesse ont été organisés par Matignon sur les thèmes de l’écologie, de la vie quotidienne, de l’avenir professionnel, de l’égalité des chances et de l’engagement. Elisabeth Borne s'en est inspirée : elle a acté la présentation d'un "plan d'action pour la jeunesse dans les prochaines semaines", nourri des propositions faites par les participants de ces rencontres.
Parmi celles-ci, la cheffe de l’exécutif préfigurait un "plan d’urgence pour les logements universitaires dégradés". Une bonne nouvelle supplémentaire pour les étudiants, au lendemain de l’entérinement de la réforme des bourses.
Peu de nouveautés par rapport au pacte enseignant
Pour l’école primaire, Elisabeth Borne a annoncé la généralisation de "sessions hebdomadaires de soutien ou d'approfondissement en français ou en mathématiques". Des mesures dans le sillage du nouveau pacte enseignant annoncé par le président de la République.
Concernant les absences de professeurs, la Première ministre confirme les annonces de Pap Ndiaye : dès septembre, les "remplacements de courte durée seront effectués au sein même de l'établissement".
Autre point évoqué : un projet de loi "visant à sécuriser et réguler l’espace numérique" sera déposé début mai pour "lutter contre le cyberharcèlement ou pour prévenir l’exposition des enfants à des contenus pornographiques".
Accélérer la formation aux métiers d’avenir
Dans le volet sur les services publics et l’accès au soin, la Première ministre a annoncé l’ouverture de nouvelles places dans les IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers) : 2.000 places supplémentaires dès la rentrée, soit "une augmentation de 4.000 places en deux ans et des infirmiers en plus pour les prochaines années".
La rentrée 2023 devrait également voir l’ouverture de formations "sur la cybersécurité, l'informatique et les réseaux, l'énergie et le bâtiment", précise Matignon dans un communiqué, affichant l’objectif des "40.000 personnes nouvellement formées par an et un million de diplômés d’ici 2030" dans les métiers d’avenir. Le projet de loi "industrie verte" sera présenté en Conseil des ministres à la mi-mai et débattu au Parlement cet été. Il devrait lui aussi affecter le panorama des formations du supérieur.
Un accueil peu enthousiaste
Au terme de près d'une heure d'annonces et d'échanges avec la presse, la Première ministre a clos une prise de parole jugée trop vague par de nombreux politiques de l'opposition, pointant du doigt un manque d’annonces concrètes.
D’un bout à l’autre de l’hémicycle, on critique "un exercice de style creux et inutile", une "feuille de route accidentée" et un "niveau d’impuissance et de renoncement terrifiant". Reste donc 79 jours à Elisabeth Borne pour convaincre avant l’heure du bilan.
