INFOGRAPHIES. Avec un taux de sélectivité moyen de 11%, les Sciences po sont des formations très sélectives. Mais quels sont les IEP les plus sélectifs ? Quels sont ceux qui sont les plus attractifs auprès des candidats ? Les données issues de la session 2022 de Parcoursup apportent des éléments de réponse.
Est-il difficile d'intégrer un institut d’études politiques (IEP) ? Les vœux émis sur Parcoursup en 2022 par les lycéens apportent un début de réponse. En plus de passer les concours, les candidats doivent s’inscrire en parallèle sur la plateforme. Une étape riche d’enseignements.
Les IEP confirment leur réputation d’établissements sélectifs, avec un taux de sélectivité moyen de 11%. Ce taux correspond au ratio entre le nombre total de candidats ayant reçu une proposition d’admission et le nombre total de candidats. Autrement dit, plus ce chiffre est bas, plus il est difficile pour un candidat d’intégrer cet établissement et plus l'IEP est sélectif.
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Sur Parcoursup, Sciences po Lille, Paris et Lyon les plus sélectifs
Selon les données de Parcoursup, Sciences po Lille est l'IEP le plus sélectif, puisque seulement 4,83% des élèves ayant passé le concours ont reçu une proposition d'admission. À noter toutefois, le taux de sélectivité de Paris, qui s'élève à 7,91% et le place en deuxième position, cache des disparités selon les campus. Les campus de Menton (06) — qui propose une spécialité Moyen-Orient — et de Paris sont les plus sélectifs de tous les IEP, avec des taux respectifs de 4,12% et 4,81%.
Selon Gabriela Rehorova-Crouzet, directrice des admissions à Sciences po Paris, cette sélectivité s’explique par "une exigence d'excellence très forte ainsi que par une attractivité auprès des lycéens". Ainsi, les candidats admis en 2022 ont obtenu aux épreuves d'admission "une note minimale globale de 69/80, en augmentation de deux points par rapport à 2021", souligne Gabriela Rehorova-Crouzet.
Avec ses deux campus de Lyon (69) et de Saint-Étienne (42), Sciences po Lyon est le troisième IEP le plus sélectif.
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Sciences po Toulouse et Grenoble, moins sélectifs mais tout aussi exigeants
Les IEP de Toulouse (31) et de Grenoble (38), ainsi que le campus délocalisé de Sciences po Paris situé à Nancy (54) — qui propose une spécialité Allemagne —, sont les moins sélectifs, avec un taux de sélectivité de 14,9% pour le campus de Nancy par exemple.
Attention : cela ne veut pas dire que ce sont les élèves avec les notes les plus basses qui sont admis. Le taux de sélectivité dépend en partie du nombre total de candidats, qui peut varier selon les voies de recrutement et les spécialités proposées.
Les étudiants du campus de Nancy ont, par exemple, une moyenne au bac supérieure à celle de l’ensemble des élèves des IEP. La plus faible sélectivité de ce campus s’explique sans doute par le plus faible nombre de candidats à Sciences po Paris ayant placé ce campus dans leurs sous-vœux, du fait d’une spécialisation géographique sur l’Allemagne.
Pour Hélène Surrel, présidente du Réseau Sciences po, ces écarts entre les IEP "n’ont pas beaucoup de signification" car "les différences de notes à l’issue du concours commun sont infinitésimales". La directrice de Sciences po Lyon l’affirme : "Peut-être que certains IEP sont jugés plus attractifs pour des éléments d’ordre personnel, mais si l’on a un concours commun, c’est parce qu’on a les mêmes exigences."
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Sciences po Paris de loin le plus attractif
Les données Parcoursup permettent également de déterminer le taux d'attractivité qui correspond au ratio entre le nombre total de candidats ayant accepté la proposition d’admission de l’établissement par rapport au nombre total de candidats ayant reçu une proposition d’admission. Un taux élevé signifie que peu de candidats ont refusé d’intégrer l’établissement en question. Ainsi, 86,26% des candidats acceptés sur l'un des campus de Sciences po Paris ont choisi d'aller y étudier.
Les sept campus de Sciences po Paris sont les plus attractifs pour les candidats aux IEP, avec des taux d’attractivité allant de 72,46% pour le campus de Nancy à 95,68% pour le campus de Menton. Gabriela Rehorova-Crouzet cite notamment "la renommée des enseignants" et "les 480 partenaires académiques" à l’international pour expliquer cette attractivité.
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Hélène Surrel reconnaît la "place singulière de Sciences po Paris" mais assure que "cette prédominance ne pose problème à personne". Parmi les IEP de région, Sciences po Bordeaux (33) et Sciences po Grenoble se détachent, avec des taux d’attractivité qui s’élèvent respectivement à 53,40% et 45,68%.
L’IEP de Saint-Germain-en-Laye (78) et le campus stéphanois de Sciences po Lyon sont les deux instituts d'études politiques qui attirent le moins les candidats, avec des taux d'attractivité en dessous de 10%. L'attractivité du campus de Lyon, avec un taux de plus de 24%, permet de rehausser la moyenne de l'IEP. En comparaison, sur les 829 élèves ayant reçu une proposition d’admission pour Saint-Étienne, seuls 42 ont accepté d’aller y étudier.