Covid-19 : 85,2% des étudiants en soins infirmiers mobilisés pendant la crise sanitaire
81.000 étudiants en soins infirmiers se sont engagés pour participer à la continuité des soins au plus fort de la crise sanitaire, avance une enquête de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI). La majorité s'est impliquée sous couvert d’un stage.
Ils ont répondu présent face au tsunami de la pandémie. Pendant plus de trois mois, 85,2% des étudiants en soins infirmiers et en pratique avancée se sont mobilisés au plus fort de la crise sanitaire dans les établissements de santé. 81.000 étudiants se sont ainsi engagés auprès des patients pour assurer la continuité des soins en soutien aux professionnels de santé, avance une enquête de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI), parue ce lundi 24 août.
Intitulée "COVID-19 : Pas de retour à la "normale" !", l'enquête affirme qu'en plus des conditions compliquées de mobilisation communes avec les professionnels de santé, les étudiants en sciences infirmières ont dû affronter des difficultés supplémentaires : restriction de matériel, obligation de mobilisation, rémunération dérisoire et rupture de la continuité pédagogique.
Les étudiants infirmiers considérés comme stagiaires dans des unités Covid
Un étudiant ne peut "exercer le métier sans diplôme"
. Ce qui "a permis aux établissements de santé de réaliser des économies considérables". Ainsi, 33,7% des étudiants en soins infirmiers en stage ont fait fonction d’aides-soignants et 50,3% des étudiants infirmiers en pratique avancée en stage ont été affectés sur des postes d’infirmiers diplômés d'État. Surtout, 5% des étudiants en stage ont été placés sur des postes infirmiers, "soit près de 4.800 étudiants en situation d’exercice illégal de la profession d’Infirmiers", s'insurge l'organisation étudiante.
"Quelle que soit la situation épidémique du pays", la FNESI demeure opposée à ce qu’un étudiant puisse, "de manière dérogatoire ou non, exercer le métier d’infirmier en toute autonomie sans diplôme : aucun semestre de formation ne doit être sacrifié ! Il en va de la sécurité du patient tout au long de son parcours de soins, engageant la responsabilité de l’étudiant et du professionnel l’encadrant".
"Les applaudissements n’auront pas suffi aux étudiants"
La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers reste mécontente d'une hausse de 20% des indemnités de stage proposée à l'issue du "Ségur de la santé" qu'elle qualifie d'"annonces plus que décevantes, irrespectueuses". Les étudiants "bénéficient dès à présent d'une hausse de leurs indemnités de stage de... 20 centimes de l'heure. Cela reste sous le seuil des 2 € de l'heure pour les troisième année", s'insurge l'organisation étudiante.