Comme lors de la première vague, pour faire face à l’épidémie de Covid-19, les étudiants en soins infirmiers peuvent être mobilisés plusieurs semaines en tant qu’aides-soignants en fonction des besoins. Dans certains cas, la formation peut même être suspendue pendant deux mois. Explications.
Tous les étudiants en santé, médecine ou paramédical sont concernés par ce vademecum. Les plus visés restent les étudiants en soins infirmiers et notamment les deuxième année. "Dans la mesure du possible et en première intention les étudiants paramédicaux de première et de troisième années ne sont pas mobilisés", précise la note.
Les différents scénarios sont mis en place par les ARS "en fonction de la situation locale" et en concertation avec "les établissements bénéficiaires, les instituts de formation et/ou les universités, UFR Santé (doyens) et coordonnateurs d’enseignement ainsi que les organisations représentatives des étudiants au niveau local."
Scénario 1 : renforts en tant qu’aide-soignant
Le premier scénario consiste à appeler les étudiants infirmiers en renfort sur des postes d'aides-soignants pendant deux semaines maximum au premier ou au second semestre.
Si la situation le nécessite, la totalité des semaines de stage de l’année pourrait être avancée au premier semestre pour mobiliser les étudiants deux à six semaines sur leurs 20 semaines de stage en deuxième année. Le vademecum précise tout de même qu’"aucun stage ne pourra être entièrement dédié à l’exercice de fonctions d’AS (aide-soignant)." Actuellement, la Normandie, l’Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bretagne et la Bourgogne-Franche-Comté ont mis en place ce dispositif, selon la FNESI (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers).
Le scénario 2, instauré en Auvergne-Rhône-Alpes, privilégie la contractualisation sous forme de vacation (ou d’apprentissage). Ces contrats à durée déterminée peuvent s’étendre sur une période de deux ou trois mois. En parallèle, les étudiants mobilisés conservent "un lien fort avec la formation suivie : possibilité de participer à des séquences pédagogiques courtes (formations aux soins et gestes d’urgence, travaux pratiques…) à l’institut, de contacter l’équipe pédagogique (hotline) pour débriefer des situations de travail complexes."
Le vademecum précise également que les formateurs devront veiller "à la cohérence des affectations en fonction des parcours des étudiants".
Scénario 3 : suspension de la formation pendant un à deux mois
Quant au scénario 3, c’est celui qui inquiète le plus les étudiants en soins infirmiers. Deux régions ont déjà mis en place ce dispositif via un arrêté des ARS de PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et des Pays de la Loire. Pendant un mois minimum, les formations dispensées par les IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers) sont suspendues, tout comme les stages que doivent effectuer les étudiants. L’arrêt de la formation peut se prolonger d’un mois supplémentaire, selon les besoins. Pendant ce laps de temps, les étudiants sont encouragés à se mobiliser "par la voie de vacation ou de réquisition".
Pour ce qui est de la continuité pédagogique, la note du ministère précise que "le processus de poursuite d’études et de diplomation après cette suspension sera ultérieurement examiné sans surcoût pour l’étudiant". Les étudiants en soins infirmiers ont déjà réagi via une lettre ouverte à l’attention de l’ARS et de la région PACA notamment. Ils dénoncent le manque d’équité sur le plan de la formation entre les régions.