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Les études de pharmacie en trois questions

Par Léo Braillon, publié le 22 mars 2024
5 min

VIDÉO. Faut-il être incollable en sciences au lycée pour envisager des études de pharmacie ? Faut-il privilégier un PASS ou une L.AS après le bac ? Qu'apprend-on pendant les six à dix années d’études ? Être pharmacien, est-ce nécessairement travailler en officine ? Les réponses à toutes vos questions pour vous éclairer au mieux sur les études pharmaceutiques.

Les études en pharmacie restent encore méconnues et peu plébiscitées comparées à d'autres filières, telles que la médecine ou l'odontologie. Au total, plus de 1.600 places n'ont pas été pourvues depuis la réforme des études de santé en 2020.

Sébastien Faure, doyen de la faculté de pharmacie d’Angers, et Baptiste Lacroix, étudiant en sixième année d’étude de pharmacie à Nantes et vice-président en charge de la promotion des études pharmaceutiques à l’ANEPF (association nationale des étudiants en pharmacie de France), ont répondu à nos questions et ont pu nous livrer leur expérience pour lever toutes les incertitudes qui existent sur les études de pharmacie.

Comment accéder aux études de pharmacie ?

Depuis 2020, deux parcours permettent d'intégrer les études de pharmacie : le PASS (parcours spécifique accès santé) et la L.AS (licence avec option "accès santé"). Or, selon nos intervenants, il n'existe pas de voie royale entre ces deux parcours pour faire des études en pharmacie. Tout dépend plutôt de votre profil. "Si on a inventé ce système et que les deux aboutissent aux mêmes études, c’est qu’il y a une raison", estime Baptiste Lacroix.

En résumé : si vous êtes très bon en sciences, le PASS est envisageable. Si vous avez des centres d’intérêts dans des matières différentes des sciences, ou que vous n’avez pas eu de très bonnes notes en sciences au lycée, la L.AS est peut-être plus judicieuse pour vous. L'étudiant ajoute qu’en L.AS, il y a aussi "moins de pression".

Si l'entrée en deuxième année d'études de santé est sélective, pour Sébastien Faure, il n’y a pas de moyenne minimum à avoir au lycée pour accéder aux études de santé. La motivation est extrêmement importante. Un conseil ressort : ne pas se censurer. C'est d'ailleurs ce qu'à fait Baptiste Lacroix : "J’étais très mauvais dans les matières scientifiques au lycée, j’avais 4 de moyenne en physique-chimie. Je m’en suis sorti parce que je m’en suis donné les moyens."

Il faut donc s’autoriser à croire en ses chances en gardant à l’esprit qu’avec la réforme, la licence offre une porte de secours. Car contrairement à la PACES, même si vous n'obtenez pas de place en études de pharmacie après vos deux essais, vous pourrez valider vos trois années de licence et donc obtenir un bac+3.

Cependant, dans tous les cas, que vous envisagiez un PASS ou une LAS, vous avez vos chances d’accéder aux études de pharmacie.

Comment se déroulent les études de pharmacie ?

Les études en pharmacie sont divisées en deux, voire trois cycles : le premier plus général, le deuxième permet de se spécialiser et en fonction de la filière choisie, certains étudiants poursuivront en troisième cycle.

"En deuxième année (l’année post-admission en PASS ou en LAS), le but est de construire les bases. Comprendre comment fonctionne le corps à l’état simple.  Puis en troisième année, c’est le début de l’application. Les premiers stages permettent de consolider les bases. Et également de toucher à la 'science du médicament'."

Le deuxième cycle commence ensuite. "La quatrième année est une application encore plus concrète puisqu’elle touche de plus en plus à la vie réelle." Pendant cette année, les étudiants choisissent aussi leur filière de prédilection. Trois parcours sont possibles : l’officine ; l'industrie qui concerne la recherche du médicament jusqu’au processus de mise sur le marché ; et l'internat, pour évoluer en milieu hospitalier. 

Les études en pharmacie durent donc au minimum six ans mais elles peuvent jusqu’à dix ans dans certains cas comme avec l'internat.

Quels métiers envisager après des études en pharmacie ?

"On connaît tous le pharmacien d’officine avec la croix verte au coin de la rue, concède Sébastien Faure, mais dans l’industrie, il y a peut-être... 1.000 métiers : le marketing, le droit ou le commerce par exemple."

Il y aussi le "domaine de la recherche, de la biologie médicale, les métiers de la répartition qui veillent à sécuriser le circuit du médicament. Il y a même des métiers encore moins connus comme celui de journaliste scientifique".

Les métiers de pharmaciens sont donc extrêmement variés. "Ce qui est important, c’est qu’il y a un diplôme pour exercer ces différents métiers", ajoute le doyen.

Baptiste Lacroix vante aussi le fait que "peu importe ce que l’on aime, il y aura toujours un métier de pharmacien qui pourra en découler. On ne se ferme jamais de porte en pharma".

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