Miser sur le tutorat en PASS et L.AS : "Sans ça, j'aurais été perdue"
Incontournable, le tutorat offre aux étudiants en première année d'études de santé un soutien pédagogique, mais aussi moral, qui peut s'avérer indispensable pour survivre au marathon du PASS ou de la L.AS.
C'est "une aide essentielle", juge Marie, désormais en deuxième année de médecine à Angers (49). L'étudiante n'est pas la seule à avoir bénéficié du tutorat pour ses études de santé : présent dans toutes les facultés de médecine, 85,3% des étudiants en PASS y étaient inscrits en 2022-2023 et 72,9% de ceux en L.AS.
Derrière ce dispositif devenu ancestral, des étudiants de deuxième ou troisième année qui proposent, selon les universités, des retranscriptions des cours, fiches de synthèse, stages de pré-rentrée, forums d'entraide, annales, oraux blancs, etc. Le tout gratuitement ou pour un coût très faible (13,81 euros l'année en moyenne en PASS).
Réviser et s'entrainer toutes les semaines avec le tutorat
Des séances en petits groupes, encadrées par un tuteur spécialisé dans chaque matière, permettent de réviser les cours. "Un soir par semaine, pendant trois heures, on revoit en profondeur un chapitre, le tuteur donne des explications et des moyens mnémotechniques, on peut aussi poser des questions", détaille Manon, en deuxième année de médecine à Bordeaux (33).
Bien connues également des étudiants, les colles. Ces entraînements hebdomadaires aux questionnaires à choix multiples (QCM) permettent de se familiariser avec cet exercice-clé, très peu pratiqué au lycée. "On voit là où on est moins bons, pour cibler nos révisions", indique Marie. Les tutorats organisent aussi des examens blancs. Des épreuves auxquelles la quasi-totalité des promotions participe, ce qui les rend "assez représentatifs" et permet "de se situer par rapport aux autres", souligne l'étudiante angevine.
L'année dernière, Marie a bénéficié du tutorat selon son "envie" et ses "besoins" : "Je faisais les colles toutes les semaines et les séances de révision deux fois par mois, quand j'avais des difficultés sur un chapitre. " Manon, elle, a "tout fait au rythme du tutorat : avant les séances, je révisais le chapitre ; après, je revoyais ce que je n'avais pas compris et je faisais le QCM fourni, pour préparer la colle la semaine suivante. J'avais besoin de quelque chose qui me dicte le rythme. Sans ça, j'aurais été perdue."
Le soutien important des tuteurs pendant l'année de PASS et L.AS
L'étudiante bordelaise a aussi beaucoup apprécié le "gros soutien moral" offert par le dispositif. "Le tuteur, c'est quelqu'un qui a déjà vécu ce qu'on vit et qui nous comprend", souligne-t-elle. "C'était bienveillant", abonde Marie, qui a pu compter sur sa marraine : "Elle m'envoyait des messages d'encouragement, je lui demandais des conseils sur les choses à réviser en priorité et celles sur lesquelles je pouvais faire l'impasse."
En plus du parrainage, très répandu, des activités de bien-être sont souvent proposées, comme des sorties, du sport, de la méditation, etc.
Un appui sérieux pour accéder en deuxième année d'études de santé
Rien n'est laissé au hasard, la quasi-totalité des tutorats ont l'agrément du ministère de l'Enseignement supérieur, qui les évalue chaque année. Institutionnels ou associatifs, tous entretiennent des liens étroits avec leur faculté. "Dans certaines, les profs relisent tous les cours, les fiches, les examens blancs, etc. Dans d'autres, ce n'est pas à 100% mais la plupart des profs sont très enclins à aider", décrit l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Généralement bénévoles, les tuteurs sont sélectionnés puis formés. Les candidats ne manquent pas, conscients des bienfaits. À l'image de Marie, qui a intégré l'équipe en deuxième année pour "rendre la pareille".
