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"Ségur de la santé" : les internes en grève le 9 juillet

Les internes demandent a minima une rémunération au SMIC horaire.
Les internes demandent a minima une rémunération au SMIC horaire. © ©Nicolas TAVERNIER/REA
Par Mersiha Nezic, publié le 08 juillet 2020
4 min

L’InterSyndicale nationale des internes (ISNI) a déposé un préavis de grève pour le 9 juillet 2020, se disant insatisfaite des propositions qui ont été faites dans le cadre du "Ségur de la santé". Les internes, qui travaillent en moyenne 58 heures par semaine, demandent a minima une rémunération au SMIC horaire.

Alors que le "Ségur de la santé" est prolongé d’une semaine, l’InterSyndicale nationale des internes (ISNI) a déposé un préavis de grève pour une mobilisation nationale le 9 juillet 2020. Celle-ci entend ainsi peser sur le gouvernement qui envisagerait une augmentation de la rémunération des internes dénoncée comme insuffisante.

Il s’agirait d’une revalorisation à hauteur de 155 € mensuel brut en première année à 112,60 € mensuel brut en dernière année de l’internat. Actuellement, le salaire brut d’un interne est compris entre 16.704 € par an en première année et 25.653 € en cinquième année.

Les internes demandent à être payés au SMIC, à minima

Leurs syndicats, invités à la table des négociations, exigent une augmentation de leur salaire et des indemnités de gardes et d’astreintes. "Légalement, notre temps de travail est limité à 48 heures. Pourtant, dans les faits, nous travaillons 58 heures hebdomadaires en moyenne. Nous attendons des propositions permettant, a minima, une rémunération au SMIC horaire", explique Justin Breysse, président de l’ISNI. Après 6 années d’études de médecine et avec "la responsabilité de vie et de mort des patients, il n’est plus acceptable que la sixième puissance économique (mondiale) paye ses médecins en dessous du salaire minimum", s’insurge l'intersyndicale.

"On n’est pas 'avant tout et uniquement' des étudiants"

Si la crise sanitaire a montré que les internes sont indispensables au fonctionnement du système de santé, ceux-ci sont en permanence "en première ligne", crise sanitaire ou pas, selon Justin Breysse. "Ce sont eux qui assurent une grande partie des soins dispensés à l’hôpital et la continuité des soins la nuit, le week-end, les jours fériés. Si vous vous rendez dans un CHU (centre hospitalier universitaire), vous serez pris en charge par un interne. À un moment, il faut reconnaître le travail de professionnels de santé qui est accompli. Quand il s’agit de l’indemnisation, on n’est pas 'avant tout et uniquement' des étudiants".

Une précarité qui explique peut-être que 20% des étudiants en médecine ne terminent pas leur formation en s’installant sur le territoire. Certains, pointe l'ISNI, prennent la direction de d’autres pays européens "où les internes sont payés le double et bénéficient de conditions de travail décentes". Parmi ces pays, la Suisse, l'Allemagne, le Luxembourg ou encore l'Irlande.

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