INFOGRAPHIES. Les PASS (parcours spécifique accès santé) et les L.AS (licences avec option accès santé) sont très demandées par les lycéens et les lycéennes généraux. En 2021, ces formations, nées de la réforme des études de santé qui supprime la PACES, ont davantage accepté des candidats aux profils plus scientifiques que les autres profils.
Pour la première fois en 2021, la réforme des études de santé – qui a remplacé la PACES par les PASS (parcours spécifique avec accès santé) et les L.AS (licences avec option accès santé) – a rencontré la réforme du bac, qui a mis en place le choix des spécialités en lycée général. Selon une note du Sies parue en janvier 2022, les formations en santé – PASS et L.AS – ont davantage accepté les dossiers des lycéens aux profils scientifiques.
Il faut dire qu'ils étaient, de loin, les plus nombreux. Les données collectées par le service statistiques du ministère de l'Enseignement supérieur montrent que sur 60.000 lycéens généraux candidats en PASS, près de 55.000 postulaient avec comme spécialités maths et physique-chimie, SVT et physique-chimie ou maths et SVT.
Le PASS ouvert aux profils de candidats scientifiques
Alors que la réforme des études de santé avait pour vocation de diversifier les profils, les candidats sélectionnés reproduisent finalement l'ancienne série S : les deux tiers des candidats avec maths et physique-chimie ou SVT et physique-chimie ont reçu une proposition d'admission, ainsi que près de la moitié des candidats avec SVT et maths.
Avec les autres combinaisons, beaucoup moins représentées dans les candidatures en PASS, les chances d'intégrer la formation sont moindres. Au mieux, un candidat ayant fait langue étrangère (LLCER) + SVT sur trois a reçu une proposition.
Au total, les PASS ont envoyé des propositions à 48 profils différents. Mais certains d'entre eux sont si rares qu'il est difficile d'en sortir une tendance : une vingtaine de "doublette" – duo de spécialités retenues au lycée – ont totalisé moins de dix propositions, là où SVT + physique-chimie en a collecté plus de 18.000 !
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Les L.AS beaucoup plus sélectives que le PASS
Cette cohérence de parcours entre lycée scientifique et études en santé s'observe aussi en L.AS. Dans cette formation, les étudiants et les étudiantes suivent une mineure santé tout en étant inscrits dans une autre discipline (droit, économie, biologie, physique, etc.). La sélection se fait donc sur deux bases : les attendus de la mention majoritaire et les aptitudes pour les études de santé.
Les statistiques de Parcoursup 2021 montrent d'abord que les L.AS sont beaucoup plus sélectives que les PASS. Cela s'explique notamment pour le nombre très élevé de candidatures : plus de 250.000 lycéens généraux ont formulé au moins un vœu en L.AS. On y retrouve des profils très variés : près de 80.000 de ces candidats n'ont suivi aucune spécialité scientifique. Pourtant, seuls 4% de ces derniers ont reçu une proposition.
Encore une fois, les chances d'intégrer une L.AS sont meilleures pour les profils scientifiques : 37% des candidats ayant choisi la SVT et une autre spé scientifique ont reçu une proposition, ainsi que 22% de ceux inscrits en maths et physique-chimie. On note d'ailleurs qu'il vaut mieux faire SVT avec une spécialité non scientifique (17%) que de suivre deux spécialités scientifiques sans SVT (6%).
Attention toutefois, les données concernant les L.AS sont partielles et ne permettent pas de les comparer entre elles. Aussi, il n'est pas impossible qu'un profil moins scientifique ait plus de chances d'être sélectionné dans une L.AS également plus littéraire.
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La réforme des études de santé ouverte à des spécialités plus diverses
Si ces données montrent combien avoir un profil scientifique reste essentiel pour intégrer des études de santé, elles restent surprenantes quand on sait que ces deux nouveaux parcours, PASS et L.AS, sont censés être ouverts à des profils plus variés et surtout pluridisciplinaires. L’objectif de la réforme des études de santé était justement de ne pas reproduire une PACES où seuls les meilleurs lycéens scientifiques pouvaient entrer en études de santé.
Après deux ans de mise en œuvre, la réforme ne semble pas avoir les effets escomptés si l’on se base sur le choix des spécialités des candidats acceptés dans ces formations. En L.AS notamment, les matières en lien avec la santé ne représentent qu'une partie des enseignements. Aussi, les profils plus littéraires peuvent théoriquement avoir tout autant de chance de réussir leur année s’ils entrent dans une L.AS philosophie, droit ou LEA par exemple.
Même si les scientifiques semblent privilégiés par les universités, cela ne signifie pas pour autant que leur réussite est garantie. Les universités devront donc aussi analyser les résultats de leurs étudiants à l’issue des PASS ou des L.AS pour voir si les profils scientifiques sont aussi ceux qui, in fine, intègrent plus facilement la deuxième année d'études de santé MMOPK. Des études qui restent avant tout le but de ces deux parcours, et ce que l’on vienne d’un PASS ou d’une L.AS scientifique ou non.