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Parcoursup : plus de 91.000 candidats en attente de places à la fin de la phase principale

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En 2020, sur les 857.216 candidats inscrits sur Parcoursup : 729.120 ont reçu au moins une proposition d’admission et 36.785 ont quitté la plateforme. © Adobe Stock/JenkoAtaman
Par Pauline Bluteau, Thibaut Cojean, publié le 20 juillet 2020
7 min

INFOGRAPHIE. La fin de la phase principale d’admission sur Parcoursup a sonné. Depuis le 17 juillet, les 857.000 candidats inscrits sur la plateforme ne peuvent plus recevoir de proposition pour les formations auxquelles ils ont postulé. Si 85% d’entre eux ont déjà obtenu au moins une réponse positive, 91.311 candidats sont encore dans l’attente.

C’était une date à ne pas manquer pour les candidats inscrits sur Parcoursup en 2020. Le vendredi 17 juillet a marqué la fin de la phase principale d’admission. À cette date, les candidats ayant reçu une réponse positive devaient confirmer définitivement leur choix sous peine de perdre leur place. Ceux en attente voyaient leurs vœux archivés dans leur dossier. Cela signifie qu’une place peut tout de même leur être proposée pendant l’été, mais seulement à titre exceptionnel en cas de désistement d’un autre candidat.

Au total, 85% des lycéens et étudiants en réorientation ont reçu au moins une proposition depuis l’ouverture de la phase principale, le 19 mai dernier. Mais à y regarder de plus près, 91.311 candidats sont encore en attente de place pour la rentrée, un chiffre bien plus important qu’en 2019.
Evolution de la phase d'admission de Parcoursup en juin 2020.

Bataille des chiffres sur Parcoursup

En effet, sur les quelque 857.216 candidats inscrits sur Parcoursup : 729.120 ont reçu au moins une proposition d’admission et 36.785 ont quitté la plateforme avant même d’avoir obtenu des réponses aux vœux qu’ils avaient formulés. Il reste donc 91.311 candidats sans proposition. Ces candidats ont pu être refusés dans tous leurs vœux ou sont restés en attente de place pendant toute la procédure.

Or, depuis vendredi dernier, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, parle plutôt de 9.500 lycéens à accompagner. Beaucoup de médias en ont donc déduit que seuls 9.500 candidats étaient encore en attente de place sur Parcoursup le 17 juillet. La ministre parlait en réalité des candidats suivis par les CAES (commissions d’accès à l’enseignement supérieur de chaque académie). Au total, sur les 91.311 candidats sans réponses sur Parcoursup, 10.513 lycéens et étudiants en réorientation ont demandé de l’aide aux CAES depuis leur ouverture le 2 juillet.

Plus de candidats en attente par rapport à 2019

Quoi qu’il en soit, tous ces chiffres restent plus importants qu’en 2019. Si 85% des candidats ont reçu une proposition d’admission cette année, ils sont 11% à rester en attente de places. En 2019, en revanche, ils étaient presque aussi nombreux à obtenir au moins une réponse positive (86%) mais une plus petite proportion de candidats (7,5%) restait dans l’attente. Cela est d’autant plus visible chez les étudiants en réorientation : 20% d’entre eux sont encore en attente sur Parcoursup contre 7,9% des lycéens. Cette année, davantage de candidats ont ainsi choisi de saisir la CAES.

Cela peut s’expliquer par "un bac surprise" : avec la mise en place des nouvelles modalités du bac 2020, beaucoup de lycéens ne s’attendaient pas à obtenir leur examen. Les étudiants et futurs étudiants sont donc plus nombreux que prévu à entrer dans le supérieur à la rentrée prochaine. Cela pousse les candidats à devoir trouver une solution de secours en plein mois de juillet.

Des places cédées avant même les résultats du bac

Même si les candidats sont plus nombreux en attente cette année, l’évolution des admissions sur toute la phase principale reste quant à elle comparable à celle de l’édition précédente. Tout semble se jouer seulement quelques semaines après l’ouverture de la phase d’admission. Dès début juin, le nombre de candidats qui reçoivent des réponses positives à leurs vœux stagne, passant de 678.218 le 8 juin dernier à 719.212 un mois plus tard, le 8 juillet au lendemain des résultats du bac.

Seule différence cette année, quelques places se sont libérées en amont, dès le 2 juillet, après la fin du point d’étape.

Les lycéens n'avaient donc pas encore obtenu les résultats du bac. Ce point d’étape permettait à tous ceux encore en attente de confirmer ou renoncer à leurs vœux en suspens. Au total, plus de 11.000 candidats ont quitté la plateforme entre le 1er et le 2 juillet.

Mais cela n'a pas inversé la tendance : les candidats restent tout de même moins nombreux cette année à s’être désinscrits de Parcoursup (4% en 2020 contre 6,5% en 2019). L’une des raisons avancées est l’arrivée de plus de 600 nouvelles formations sur la plateforme en 2020, notamment les IEP (instituts d’études politiques), les écoles de commerce, les IAE (instituts d’administration des entreprises), des formations dans le domaine de la culture, du paramédical ou de l’hôtellerie-restauration.

Les candidats en attente peuvent encore trouver chaussure à leurs pieds par le biais de la phase complémentaire, active jusqu’au 13 septembre prochain. D’après la ministre de l’Enseignement supérieur, plus de 50.000 places sont encore disponibles pour la rentrée.

Combien de nouveaux étudiants en 2020 ?

Avec les taux de réussite exceptionnels du bac 2020, le nombre de nouveaux entrants dans l’enseignement supérieur va grimper d’un coup ! Mais combien de nouveaux étudiants cela va-t-il concerner ?

Pour l’instant, c’est difficile à dire, même si le nombre de nouveaux bacheliers est un premier indicateur : en 2020, 713.900 candidats ont eu leur bac, contre 665.900 en 2019, soit 48.000 de plus. À ceux-là, il faut ajouter les candidats qui passeront le bac en septembre, qui seront toutefois beaucoup moins nombreux.

Mais tous les bacheliers ne deviennent pas étudiants. En 2018, on sait que 75,2% des bacheliers se sont immédiatement inscrits dans l’enseignement supérieur. Ils étaient 75,1% en 2017, 75% en 2016 ou encore 75,8% en 2015. Rapporté aux bacheliers 2020, cet ordre de grandeur donnerait environ 537.000 étudiants néo-bacheliers en septembre, contre 515.255 en 2018 (les données de 2019 ne sont pas encore connues), soit 22.000 de plus en deux ans. Bien sûr, cela ne reste qu’une estimation et dépend encore de différents facteurs (notamment la phase complémentaire de Parcoursup).

Toujours est-il que le monde de l’enseignement supérieur, alors qu’il s’attendait à une stabilisation du nombre de nouveaux étudiants à partir de 2019, devra faire face à une augmentation imprévue, mais pas inhabituelle. Pour des raisons simplement démographiques, le nombre de nouveaux arrivants dans le supérieur varie en effet chaque année, parfois très fortement : -10.000 à la rentrée 2007, +16.000 en 2008, +10.000 en 2011 et en 2014, +8.500 en 2017 et +31.300 en 2018 ! La différence c’est que ces années-là, ils avaient plus de temps pour se préparer à les accueillir.

Sources : données du ministère de l’Enseignement supérieur

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