Décryptage

Crise sanitaire : comment les villes accompagnent les étudiants ?

Distribuer de l’aide alimentaire a été la priorité dans la plupart des villes étudiantes.
Distribuer de l’aide alimentaire a été la priorité dans la plupart des villes étudiantes. © Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA
Par Juliette Chaignon, publié le 17 septembre 2020
5 min

Depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier, les villes ont été mobilisées pour aider les étudiants en difficulté. Aides alimentaires ou financières, coordination avec les associations locales, maintien du lien... Les collectivités ont déployé diverses mesures, dont certaines sont maintenues à la rentrée.

Dans les services vie étudiante des collectivités, les élus le répètent : "Les étudiants ne relèvent pas de la compétence de la métropole." Pourtant, grandes et petites villes ont œuvré pour aider les jeunes touchés par la crise sanitaire.

Pendant le confinement, les agglomérations ont assuré le lien entre les Crous, les services sociaux (CCAS), les universités et le tissu associatif. Un travail qui s’est poursuivi tout l’été et qui sera encore d’actualité pour cette rentrée.

Lutte contre la précarité alimentaire

L’aide alimentaire a d’abord été la priorité dans la plupart des villes étudiantes. Paris a par exemple ouvert l’aide alimentaire d’urgence aux étudiants, jusque-là non concernés, et facilité l’inscription au dispositif pour la rentrée. La métropole de Bordeaux (33) et les villes du campus (Talence, Pessac, Gradignan) ont quant à elles financé la Banque Alimentaire pour permettre une distribution d’un panier repas par semaine aux étudiants précaires. À Pessac, la mairie a également coordonné les actions d’une association locale fournissant des produits d’hygiène gratuits.

Du côté de la métropole Aix-Marseille-Provence (13), le Fonds d’aide aux jeunes (FAJ) a été élargi pour toucher les étudiants en difficulté, boursiers ou non, après la fermeture des restaurants universitaires. La communauté d’agglomération de la Rochelle (17) a aussi débloqué une enveloppe de 330.000 euros pour assurer un demi-mois de bourse aux étudiants des échelons 4 à 7 (soit 199 à 281 euros).

Des aides spécifiques en fonction des besoins

Certaines villes ont également axé leur politique sur l’accès au numérique. Il a en effet fallu doter les étudiants de forfaits Internet. Toulouse (31), avec une enveloppe de 45.000 euros, a distribué 900 clés 4G contenant deux mois d’abonnement. La métropole lyonnaise (69) a subventionné l’université pour que chaque étudiant soit équipé, par exemple en ordinateurs reconditionnés. Une stratégie choisie également par Orléans Métropole (45).

Pendant le confinement, de nombreux étudiants ont dû écourter leur séjour à l’étranger. Certaines villes comme Rennes (35) se sont donc mobilisées. Une aide financière a permis aux étudiants rennais d’assumer les frais de rapatriement imprévus.

Soutenir l’emploi et les associations

Les jeunes diplômés n’ont pas été oubliés pendant la crise. À Angers (49), le forum pour l’emploi a été maintenu en version numérique avec 1.000 offres à la clé. Un format qui sera d’ailleurs peut-être réédité car il "limite l’auto-censure", d’après la mairie.

Pour faire écho aux annonces d’Emmanuel Macron le 14 juillet dernier sur la relance concernant l'emploi et la formation des jeunes, la ville de Paris augmente le nombre d'apprentis (600 au total) et maintient les 400 services civiques. "Ça ne peut pas répondre à toute la demande mais on participe à l’effort", explique Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante.

Les mairies, comme Pessac ou Paris, sont nombreuses à apporter un soutien indirect via des bourses d’appel à projets pour les jeunes et les étudiants.

Une attention soutenue pour la rentrée

Quelles que soient les aides apportées, les métropoles et villes continuent leurs efforts pour la rentrée. Paris accompagne les boursiers logés en dehors du Crous avec une aide à l’installation entre 500 et 1.000 euros. Le budget de cette aide a été multiplié par six cette année, pour atteindre 5,5 millions d’euros.

Sur la question des masques, la mairie de Toulouse se dit attentive aux besoins du Crous, qui gère pour l’instant la distribution. À Paris, déjà 45.000 masques réutilisables ont été distribués.

Reste l’accueil des étudiants, plus difficile avec les conditions sanitaires à respecter.Pour les étrangers

, la ville de Paris a mis en place un guichet unique en ligne, réunissant tous les services essentiels. La ville de Toulouse réfléchit de son côté à une semaine de l’étudiant en ligne.

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