Election de Macron : quelles sont les attentes des jeunes pour ce second mandat ?
Emmanuel Macron a été réélu, ce dimanche 24 avril. Les 18-24 ans, qui se sont rendu aux urnes, ont majoritairement voté pour lui. Les jeunes expriment néanmoins de fortes attentes pour ce second mandat, notamment des mesures concrètes et rapides pour lutter contre la précarité et le réchauffement climatique. Témoignages.
Adresse du président réélu à la jeunesse : "Un message politique"
Un clin d’œil à la jeunesse qui peine à convaincre. "On a du mal à le croire, c’est hypocrite au vu de ce qu’il a fait sur ces cinq dernières années", relève Antoine*, en master de sociologie à Saclay. Le jeune homme de 24 ans évoque la mise en place de la sélection en master, le SNU (Service National Universel) et la baisse des APL (Aide Personnalisée au Logement). "Et au-delà, il y a aussi ce qu’il n’a pas fait ! Il n’a pas aidé les jeunes pendant les confinements, il a laissé libre cours à la précarité et aux mauvaises conditions d’études".
Un avis partagé par Timothée*, en troisième année à Sciences po Paris. "Vu le quinquennat qu’on vient de vivre, j’ai du mal à croire qu’il fera de la jeunesse sa priorité. C’est un message politique. Je ne pense pas qu’il se soit tout d’un coup rendu compte de l’importance de notre génération et que ça se traduira en acte. Le but, ce n’est pas d’être sympa, mais d’agir tout de suite", enjoint l’étudiant de 20 ans.
Un vote contre l’extrême droite plus que pour Macron
Jay, 23 ans, a voté blanc. "C’est un vote de contestation, les deux programmes ne m’ont pas du tout convaincu. J’avais confiance dans le fait que les gens feraient barrage contre l’extrême droite", explique le jeune homme.
La jeunesse attend "une vraie action vis-à-vis du climat" du nouveau gouvernement
Antoine attend aussi "une vraie action vis-à-vis du climat". "C’est un élément fort pour notre génération. Macron a été condamné deux fois pour inaction climatique". Il attend du président qu’il agisse contre le réchauffement climatique mais aussi qu’il inclut les questions environnementales dans les formations des étudiants.
Lutter contre la précarité étudiante doit être une priorité
Sur le plus long terme, il attend du chef de l’Etat d’insuffler une "dynamique" sur le marché du travail. "L’Etat continue à regarder les jeunes enchaîner les stages et les contrats précaires. Il faut arrêter de nous dire que si on se donne très fort, ça va aller, car ce n’est pas le cas ! Ça ne va pas se résorber naturellement, c’est la responsabilité de l’Etat de limiter les contrats précaires et de subventionner des emplois dans les secteurs porteurs comme l’écologie, le numérique, le soin aux personnes âgées…", pointe Timothée.
Une mobilisation pour défendre la jeunesse
L’étudiant à Sciences po est pourtant résigné. "On peut être optimiste et se dire que Macron va changer de direction, mais ce n’était pas le sens de sa campagne. Pendant la crise, il a vu que les jeunes étaient à la limite de ce qui est vivable. Il a juste mis en place des mesures ponctuelles pour ne pas que ça explose, comme le repas à un euro qui s’est arrêté pour les étudiants non boursiers. A un moment, il va falloir vraiment changer de cap".
S’il a espoir que les choses changent, il ne s’attend pas à ce que le président prenne naturellement en compte la jeunesse. "Il doit comprendre que notre génération est l’avenir du pays. On va se mobiliser pour le pousser à aider les étudiants. Au moins, avec son élection et non celle de Le Pen, on peut manifester".