Reportage

Au Festival d'Avignon, on prend le micro dès le collège

À Avignon, les collégiens ont animé deux émissions : une sur chaque spectacle auquel ils ont assisté.
À Avignon, les collégiens ont animé deux émissions : une sur chaque spectacle auquel ils ont assisté. © Florian Dacheux
Par Florian Dacheux, publié le 21 juillet 2023
4 min

Du 10 au 14 juillet, une dizaine de collégiens inscrits à l’atelier radio du Festival d’Avignon sont partis à la rencontre de différentes équipes artistiques. Tels de véritables journalistes, ils ont animé pendant une quinzaine de minutes leurs propres émissions où toutes les questions ont été permises.

"Bienvenue sur les bonnes ondes ! Chers auditeurs, nous sommes un groupe de 14 apprentis journalistes en direct des studios de RFI pour la 77e édition du Festival d’Avignon." C'est tout sourire que Yushua introduit l’émission préparée quelques heures plus tôt.

Écrire un conducteur, préparer des questions, poser la voix… Pendant cinq jours, deux groupes de collégiens, principalement en 4e et originaire de la Cité des Papes, ont participé à des ateliers radio animés par Lucie Bouteloup, journaliste à RFI (Radio France Internationale). Une expérience qu'ils ne sont pas près d'oublier.

Des collégiens, journalistes en herbe

Au programme, deux émissions. Une sur chaque spectacle auquel ils ont assisté : Jardin des délices de Philippe Quesne et Welfare de Julie Deliquet. L'occasion pour les élèves de réaliser leurs premières interviews. Khloé fait partie des élèves résolus à poser leur question sans se défiler. "Je vais passer en 3e, avec beaucoup de devoirs. Avez-vous une méthode pour apprendre plus vite ?" sonde-t-elle. "J’apprends en marchant", lui répond du tac au tac le comédien David Seigneur.

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Les élèves ont pu réaliser des interviews de comédiens. /©️ Florian Dacheux.

Au tour de Fatima de demander si "c’est facile de travailler en groupe". "On ne fait jamais une pièce de théâtre tout seul, explique alors la comédienne Mama Keita. À partir du moment où l’on veut faire ce métier, il faut savoir faire avec."

Travailler son expression orale en dehors du collège

Voici quatre ans que le Festival In d’Avignon s’associe ainsi à RFI et l’association VOLT Par l’Image et le Son pour proposer ce type d’ateliers, et ce, dans le cadre d’un programme global d’éducation aux médias. Une manière pour des centaines de jeunes de s’approprier les codes journalistiques tout en affirmant leurs personnalités respectives.

"Le planning était très serré, mais on a réussi, témoigne Lucie Bouteloup. Ça fait travailler l’expression orale, mais aussi la concentration et l’écoute. Ils sont passés par toutes les étapes. La vraie difficulté, c’était la voix. Ne pas parler trop vite et surtout y trouver du plaisir. Il a fallu refaire des prises afin que ce soit le plus naturel possible."

Immergés dans les conditions du direct, Noam et Khloé confirment l’expérience vécue : "Il n’y a pas un jour où on s’est ennuyé. Nous avons été impressionnés par le professionnalisme des artistes sur scène et en plateau. Parler sans bégayer, être fluide, articuler, mettre du rythme. On a appris toutes ces choses-là en quelques jours. Ça donne envie d’en refaire."

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Les élèves ont travaillé dans les conditions du direct. /©️ Florian Dacheux.

"La radio, un outil de transmission"

Donner envie et transmettre. Telle est la mission que s’est donnée Fouzyia Limoan en tant que directrice de VOLT Par l’Image et Son, une association qui agit à l’année comme un tremplin pour des jeunes déscolarisés. "L’été, ils viennent d’un peu partout, précise Fouzyia. La radio, on l’utilise comme un outil de transmission qui va donner matière à réfléchir, à agir, à rencontrer l’altérité, à oser. En parallèle, d’autres ont suivi l’atelier TV qui est très complémentaire."

Ainsi, à la croisée des métiers du spectacle vivant et de l’audiovisuel, ces ateliers ont même vu l’organisation d’une restitution, le 14 juillet, en présence de Tiago Rodrigues, le nouveau directeur du Festival In. "À travers eux, j’ai appris des choses, a-t-il témoigné. J’espère qu’on pourra mener ce projet encore plus loin, car nous avons toutes et tous besoin de leurs questionnements. Ce sont eux la relève."

Une convention de partenariat vient d'ailleurs d'être signée par le ministère de l'Éducation nationale afin de favoriser les liens entre les élèves, leurs professeurs et le Festival autour de l’enseignement artistique et culturel.

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