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En apprentissage, une pédagogie "en mode projet"

Durant les cours, les enseignants font travailler les apprentis sur des cas réels.
Durant les cours, les enseignants font travailler les apprentis sur des cas réels. © Monkeybusinessimages/iStock
Par Sarah Nafti, publié le 16 octobre 2023
1 min

Dans les formations en apprentissage, le contenu des cours est adapté pour mettre en corrélation les compétences acquises en entreprise et les connaissances théoriques. Une façon d’apprendre qui rend les cours encore plus concrets.

"L ’alternance permet de remotiver certains jeunes vers les études, mais cela nécessite de s’adresser à eux différemment que dans les cours 'classiques'", explique Christophe Oliveira, directeur de la maison familiale et rurale (MFR) de Granville (50) qui propose notamment un BTS analyse conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE).

Construire les enseignements en fonction du vécu professionnel

"Le principe de notre pédagogie est de construire le parcours de formation en prenant appui sur le vécu professionnel des jeunes", poursuit le responsable. Cela facilite une co-construction des apprentissages plutôt "qu’un apport de connaissances descendant".

Par exemple, les enseignants vont demander aux élèves, en amont, de collecter des informations sur un thème, tel que "comment la reproduction en élevage est-elle pratiquée dans votre entreprise ?" Lors de leur retour au centre de formation d’apprentis (CFA), "ces informations sont mises en commun, comparées, puis on en tire les connaissances qu’ils doivent acquérir".

Les missions confiées à l’apprenti au cours de sa période en entreprise sont clairement définies entre le maître de stage et le responsable de la formation et précisent les attendus en matière d’acquisition de compétences.

Une pédagogie "intégrative" ou "en mode projet"

Kevin Drouin, responsable du BTS travaux paysager à la MFR de Mareuil-sur-Lay-Dissais (85), parle de "pédagogie intégrative". Avant de partir en session en entreprise, les apprentis savent de quoi ils parleront à leur retour à l’école et préparent un questionnaire sur la thématique prévue.

Ensuite, lors de la mise en commun, "nous travaillons au maximum de façon pluridisciplinaire : on corrige en français, on prépare un dossier en cours d’informatique, etc. La logique est thématique plutôt que disciplinaire, donc nous essayons au maximum de décloisonner les modules".

Le responsable pratique aussi la pédagogie "en mode projet" avec ses élèves. "On les met face à des cas réels. Par exemple, si on doit travailler sur l’aménagement d’un jardin, ils répondent à la demande d’un vrai client."

Approfondir les thématiques vues en entreprise

Ce côté concret, c’est ce qui plaît à Margaux Ruisi, chargée de communication junior chez Storengy depuis deux ans. Dans son école, Ynov Paris, "on fonctionne beaucoup en mode projet, que ce soit en travaux de groupe, en présentation orale, etc.", ce qui lui permet "d’approfondir des thématiques que l’on n’a pas vues sur le poste qu’on occupe".

Elhadji est en dernière année de cycle d’ingénieur éco-énergéticien à l’Ensiate. Il a effectué ses cinq ans d’études en alternance et est désormais ingénieur efficacité énergétique chargé de mission RSE (responsabilité sociétale des entreprises) chez Storengy. "Tout ce que je vois en cours est applicable dans mon milieu professionnel, se réjouit-il. Et ce que j’apprends en entreprise m’aide à comprendre certaines notions de cours."

En dernière année, le futur ingénieur n’a plus de cours en amphi mais presque uniquement des projets de groupe, parfois entre promos : "Nous avons réalisé un projet de mobilité hydrogène pour la Ville de Trappes en faisant collaborer les différentes années du cycle." Une méthode qui lui a permis, par exemple, de tester le management avec des camarades d’années précédentes.

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