Décryptage

Etudier en alternance dans le secteur de la santé, un choix possible mais exigeant

Le secteur de la santé recrute de nombreux apprentis chaque année dans des métiers très diversifiés.
Le secteur de la santé recrute de nombreux apprentis chaque année dans des métiers très diversifiés. © Andresr/iStock
Par Sarah Nafti, publié le 17 mars 2023
4 min

Poursuivre ses études en alternance dans le domaine de la santé est un choix exigeant. L'apprentissage et l'alternance permettent d’appréhender concrètement les métiers du soin mais demande une forte résistance dans un secteur déjà prenant.

Ce ne sont pas les premiers métiers auxquels on pense, mais certaines professions dans la santé offrent la possibilité d’effectuer une formation en alternance.

Appréhender les métiers de la santé via l'alternance

Nadège Plou, DRH du groupe Korian, recrute près de 600 aides-soignants mais aussi une cinquantaine d’infirmiers et, dans une moindre mesure, des kinésithérapeutes et des psychomotriciens. "L’alternance permet d’appréhender un métier en faisant partie d’une organisation, d’être intégré comme un collègue et d’être suivi par un tuteur formé", estime-t-elle. La DRH conseille, avant de postuler, de se renseigner au maximum sur le poste et l’établissement et de ne pas hésiter à rencontrer des professionnels, poser des questions voire, si possible, faire un stage auparavant.

Pour Nadège Plou, recruter un apprenti s’apparente à un processus classique d’embauche : "Nous allons vérifier que le candidat a des appétences pour le métier, chercher les valeurs de bienveillance, l’intérêt pour l’accompagnement de personnes fragiles, le sens du collectif", mais aussi vérifier certaines compétences indispensables en français et en maths.

"L'alternance ne convient pas à tout le monde"

"L’alternance ne convient pas à tout le monde", prévient tout de même Jean-Jacques Debiemme, directeur du centre de formation d’apprentis (CFA) de l’École d’Assas, située à Paris, qui forme en alternance des kinésithérapeutes et des ergothérapeutes. Mais reste un moyen intéressant, accessible à partir de la deuxième année, de financer des études coûteuses (autour de 9.000 euros par an pour les kinés et 5.000 euros pour les ergos).

"Comme un salarié, l’apprenti bénéficiera de cinq semaines de vacances et passera le reste du temps libre de cours chez son employeur", précise le responsable. C’est important d’y penser car les diplômes délivrés étant des diplômes d’État, il aura le même nombre d’heures de formation théorique que les autres étudiants.

Ce qui implique un rythme de travail intense qui lui permettra "une formation plus professionnalisante". À l’École d’Assas, le choix se fait en fin de première année qui doit nécessairement être validée. Sur une quarantaine de candidats par an, environ 30 seront en alternance, dans des structures hospitalières ou des centres de rééducation pour la plupart. L’alternance est donc possible théoriquement pendant trois ans.

Attention toutefois, un redoublement peut entraîner la rupture du contrat mais l’obtention d’une année supplémentaire est possible.

Les apprentis en formation de santé de "très bons élèves"

"Nos apprentis, dans les formations supérieures, sont plutôt de très bons élèves, parfois majeurs de promo", explique Véronique Léone, directrice du Cerfah, un CFA situé à Marseille (13) spécialisé dans les métiers de la santé. La première année d’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) permet d’obtenir une équivalence au diplôme d’aide-soignant et ouvre la possibilité de l’alternance.

Avant de postuler, elle conseille aux futurs alternants de bien évaluer la charge de travail et de penser à ce qu’ils veulent faire par la suite. Si vous souhaitez travailler aux urgences, pas la peine de postuler dans un Ehpad. L’une des motivations de l’alternance est "d’intégrer le service qu’ils souhaitent" car dans le cas de ces professions qui manquent cruellement de bras, l’alternance est un facteur de pré-recrutement. Véronique Léone constate que l’apprentissage dans la santé a beaucoup évolué depuis 25 ans : le Cerfah compte désormais 750 apprentis chaque année, contre 25 au début.

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