Camille, en CAP bijouterie-joaillerie : "J'ai pris conscience de la valeur que j'ai entre les mains"
#JEMA2022. À seulement 21 ans, Camille connaît tout (ou presque) de la ciselure, la bijouterie et la joaillerie. Depuis le collège, elle en a fait une passion, enchaînant les concours et les formations. Il faut dire que l'étudiante ne manque ni d'ambition ni de créativité. Portrait.
Celle qui s'ennuyait à l'école a réussi à trouver sa voie dès la 5e, en visitant l'école Boulle. "Il y avait des ateliers de bijouterie, de ciselure, de nombreuses pièces étaient présentées, des sculptures… Je me suis dit : 'C'est à cet endroit que je veux être'", s'émerveille-t-elle encore en y repensant. Après sa troisième, elle entre donc dans la célèbre école pour préparer un diplôme de fin d'études secondaires des métiers d'art (équivalent au bac) en ciselure.
Comme si cela ne lui suffisait pas, elle prend des cours de dessin à l'école du Louvre, passe son bac STD2A en candidat libre et s'inscrit au Meilleur apprenti de France en ciselure. "J'ai tout réussi", s'exclame-t-elle, le sourire aux lèvres.
Allier ciselure, bijouterie et joaillerie
Après la ciselure (travail du métal), la jeune femme ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. Elle opte pour une formation complémentaire en bijouterie à l'école Boulle. En se servant de son savoir-faire lié à la transformation du métal, elle se spécialise dans la confection de bijoux.
Aujourd'hui, elle peaufine donc son savoir-faire au sein de la Haute école de Joaillerie, en CAP, un art où l'objectif est toujours de créer des bijoux mais avec des pierres précieuses en plus. En alternance dans une "grande maison" de joaillerie dont elle préfère taire le nom, elle s'y épanouit pleinement. "J'avais envie d'être en entreprise pour avoir deux sources d'apprentissage."
Tout naturellement, elle s'est donc aussi inscrite cette année pour le Meilleur apprenti de France en joaillerie. C'est d'ailleurs depuis peu que l'étudiante commence à prendre conscience du chemin parcouru et de la "valeur [qu'elle a] entre les mains".
Trouver sa voie dans la joaillerie, un secteur très secret
Pour Camille, le travail du métal, ses différents instruments et ses créations, sont devenus "toute [sa] vie". "Grâce à ça, je suis vraiment heureuse", résume-t-elle. Un parcours qui n'a pas toujours été rose dans ce secteur très secret où le réseau est essentiel. "C'est le mental, la motivation et la passion qui permettent de réussir. Ces études m'ont permis de prendre confiance en moi, de m'investir pour avoir un résultat. La joaillerie a des règles très précises, mais ce qui est bien, c'est qu'il y a plein de chemins pour arriver au bijou fini."
Aujourd'hui, elle continue de créer des manchettes, un objet qui lui correspond parfaitement, "avec suffisamment de métal pour s'exprimer." L'étudiante s'inspire de ses voyages, de l'architecture, de la peinture, de ses visites au musée, utilise le modelage, la cire, la gouache, le dessin pour imaginer ses créations.
"Je pense que j'ai réussi à m'adapter à ce milieu, à comprendre ses codes et je me sens très accompagnée", confie Camille, encore peu sûre d'elle. Minutie, patience, précision, bienveillance, capacités relationnelles sont autant de qualités que la jeune femme a également développées. "Aujourd’hui, je sais que je veux travailler dans les métiers d'art mais tout dépendra des opportunités", lance-t-elle. Pour l'heure, Camille s'attèle à chercher son univers telle une vraie artiste en puissance.