Décryptage

Réorientation : comment poursuivre ses études en licence après un bac+2 ?

Après un bac+2 vous pouvez rejoindre l'université, on vous explique tout !
Après un bac+2 vous pouvez rejoindre l'université, on vous explique tout ! © olyphotostories / Adobe Stock
Par Amélie Petitdemange, publié le 29 novembre 2022
6 min

Après deux ans de BTS ou de prépa, vous pouvez faire le choix d’intégrer l’université. Les titulaires de deux années de licence peuvent aussi se réorienter vers une autre mention de licence.

Les passerelles après un bac+2 sont répandues, témoigne Christophe Delevacq, chef de service à la direction du partenariat avec les entreprises et l'insertion professionnelle à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. "Cela arrive tous les ans. Un grand nombre d’étudiants nous appellent, notamment ceux en prépa."

Les prépas bénéficient en effet de conventions avec des universités. Aussi, leurs étudiants sont simultanément inscrits en licence. "Ces conventionnements, qui existent dans toutes les prépas, permettent de valider des ECTS. L’objectif, c’est qu’un étudiant de prépa qui ne souhaite pas aller dans une école puisse intégrer rapidement le système universitaire", précise Christophe Delevacq.

Faire une licence après une prépa, un "plan B" après les concours

Les diplômés de prépas économiques et commerciales (ECG) ont des passerelles directes en licence 3 d’économie. "Les étudiants en prépa lettres et sciences sociales (B/L) peuvent aussi très bien réussir en économie car ils ont une formation en maths. C’est très bien, les passerelles ouvrent des voies pour ceux qui ne réussissent pas les concours", ajoute François Mirabel, directeur du SCUIO (service commun universitaire d'information et d'orientation) de l’université de Montpellier.

Les étudiants en prépa littéraire et en prépa D1 et D2, qui visent l’ENS, peuvent aussi se réorienter à l’université. L’École normale supérieure étant très sélective, de nombreux étudiants se dirigent vers une autre voie. "Il existe des équivalences pour les prépas D1 et D2. Ils ont notamment accès à la troisième année de licence d’éco-gestion ou de droit", illustre Claude Fédière, coordonnateur en prépa ATS (adaptation technicien supérieur) à l’École nationale de commerce Bessières (ENC).

Du BTS à la licence générale, possible mais pas automatique

Si vous n’avez pas acquis les mêmes connaissances, l’université vous proposera d’entrer en deuxième année de licence. "En BTS comptabilité et gestion, certains bons élèves entrent en L3 de Comptabilité, Contrôle, Audit (CCA). Mais ceux qui veulent aller en économie ou en droit repassent souvent par une L2", souligne Claude Fédière.

La licence professionnelle, plus adaptée aux diplômés de BTS

La pédagogie est aussi différente, car le BTS met l’accent sur la pratique, quand la licence a plus de théorie et peu de stages. Pour entrer à l’université après un BTS, le débouché le plus naturel sera donc la licence professionnelle.

Héloïse, 21 ans, a connu les deux types de licence. Après un BTS diététique, elle a intégré une licence professionnelle commercialisation et communication des aliments à allégation. Puis, elle a choisi de s'orienter vers une licence sciences pour la santé, avec accès santé, qu'elle a pu rejoindre en deuxième année. Un cas qui reste assez exceptionnel étant donné la sélectivité des L.AS sciences pour la santé.

"On peut travailler avec un bac+2, mais un bac+3 ouvre plus de portes. Une année supplémentaire m’a permis d’acquérir plus de connaissances, de faire des stages et de découvrir d’autres facettes du métier", témoigne Héloïse.

La jeune femme confirme, la licence pro est plus adaptée aux diplômés de BTS. "C’est le mélange parfait entre le BTS et la licence générale", affirme l’étudiante.

Bifurquer vers une autre licence après une L2 : montrer sa motivation

Les étudiants qui sont déjà en licence 2 à l’université ont aussi la possibilité de bifurquer vers une autre licence en troisième année s'ils le souhaitent. Comme pour les étudiants en BTS, l’admission n’est pas automatique. L’étudiant doit rédiger une lettre de motivation afin d’expliquer les compétences qu’il pourra utiliser dans sa nouvelle formation.

"Les passerelles se font au cas par cas, il faut un projet bien défini et construit", explique Christophe Delevacq. L’université peut par exemple demander à l’étudiant de suivre des cours en plus, afin de combler ses lacunes dans le nouveau domaine.

Si la nouvelle licence visée est assez proche de l’ancienne, l’étudiant peut être accepté en L3. C’est par exemple le cas pour passer d’une licence 2 d’économie à une licence 3 d’AES (administration économique et sociale).

Reprendre au niveau licence 2, pour éviter l’échec

Si le domaine est trop éloigné, la commission pédagogique pourra proposer d’intégrer la licence 2 ou même de reprendre au niveau de licence 1. "L’idée, c’est de ne pas mettre l’étudiant en situation d’échec. Il faut les prérequis qui permettront de réussir", pointe François Mirabel.

Selon Christophe Delevacq, l’étudiant ne doit pas accueillir négativement cette demande de repasser par une deuxième année de licence. "Le chemin le plus court n’est pas forcément le meilleur, un bon zig zag est parfois plus intéressant."

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