Faire ses études d'infirmier en Belgique, elles ont sauté le pas
Depuis la suppression du concours d’entrée, les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) reçoivent chaque année un nombre record de candidats : près de 700.000 dossiers de candidatures sur Parcousup rien qu’en 2021. Alors parmi les nombreux bacheliers qui ne parviennent pas à intégrer ces formations en France, certains décident de s’inscrire dans le même cursus… en Belgique.
À la différence du système supérieur français, les établissements universitaires belges sont moins sélectifs. Une aubaine pour les étudiants puisqu'en plus d'être accessibles, les écoles d’infirmiers délivrent une formation de qualité et permettent d'exercer en Belgique, en France mais aussi à l’étranger. Chacune à leur manière, Charlotte et Julie racontent comment elles ont fait le choix de l'expatriation pour leurs études.
Un accès aux études de soins infirmiers facilité en Belgique
Après un premier échec au concours d’entrée des IFSI il y a quelques années, Julie décide de retenter sa chance, au printemps 2021, pour enfin réaliser son rêve : devenir infirmière. Hors de question pourtant de réessayer en France et via Parcoursup : "Je n’aurais jamais été prise, j’ai eu mon bac en 2017."
C’est donc en Belgique francophone qu’elle décide de commencer ses études en soins infirmiers : "C’était une question de sécurité. L’accès au cursus est tellement simple là-bas à partir du moment où l’on a un diplôme du secondaire", raconte-t-elle.
S'inscrire en bachelier infirmier pour quatre ans
Originaire d’Alsace, elle s’inscrit donc à un bachelier "Infirmier responsable de soins généraux", dispensé à la Haute Ecole libre de Mosane à Liège. Il s'agit d'un diplôme équivalent au bac+3, comme une licence, en France.
Le brevet d’infirmier hospitalier, l’autre voie en Belgique
Son cursus est lui aussi, très orienté pratique : "On apprend pendant trois semaines et puis après on travaille tout de suite ce qu’on a vu en stage. Sur le terrain, c’est ma partie préférée." En première année, la formation porte sur l’hygiène, le confort physique et psychologique des malades ainsi que l’éthique notamment. Un programme comparable à celui proposé en France.
Une poursuite d'études plus favorable après un bachelier
Le bachelier, plus coûteux que le brevet
Dernière différence entre le bachelier et le brevet : le prix. Chaque année, Charlotte doit dépenser, pour son brevet, environ 75 euros en frais de scolarité, auxquels s’ajoutent des frais de livres et d’uniforme. Du côté de Julie, les frais de scolarité pour le bachelier sont plus chers, 450 euros par an. En France, le droit annuel de scolarité pour les IFSI publics est de 170 euros. Il peut monter à plus de 1.000 euros dans les établissements privés.
Des diplômes belges reconnus à l’étranger
Pour les deux étudiantes, faire le choix d'effectuer ses études d'infirmiers à l'étranger n'a rien eu d'anodin. En choisissant la Belgique, Charlotte estime que sa décision a un prix : "C’est un sacrifice. Il y a des moments où l’on a envie de rentrer voir ses parents… Mais ça vaut le coup", reconnaît-elle.
De plus en plus d'étudiants français font le choix de partir à l'étranger comme en Belgique mais aussi en Roumanie, en Espagne, au Portugal, à Chypre ou Malte pour effectuer leurs études de santé. Face à cette affluence, la Belgique a remis en place des quotas pour accueillir les étudiants étrangers, dont les Français, en médecine. Les études de soins infirmiers ne sont, à l'heure actuelle, pas concernées.