Immersion en PASS : "C'est une année de stress constant"
Ils souhaitent devenir médecin, pharmacien, sage-femme ou dentiste. Mais avant d'intégrer ces filières, ces étudiants tout juste sortis du lycée doivent effectuer une première année d'études de santé. Une année très dense, marquée par beaucoup de stress et de la compétition. Témoignages d'étudiantes en PASS à l'université de Versailles-Saint-Quentin.
"Bonjour, bonjour ! Vous allez bien ? C'est un petit oui ça dis donc !" Ce jeudi d'octobre, le cours d'Aurélie Avril, maîtresse de conférences et responsable du PASS à l'université de Versailles-Saint-Quentin (UVSQ), a déjà des allures de fin de semaine. Il est 13h30 et la vingtaine d'étudiants en parcours spécifique accès santé débute son deuxième TD (travail dirigé) de la journée : deux heures de biochimie consacrées aux chapitres sur les glucides, les lipides et la bioénergétique.
Le vidéoprojecteur à peine allumé, le cours débute dans le silence complet. Chacun a le nez sur sa feuille, son polycopié ou son écran d'ordinateur. Tout le monde prend des notes. "Ce sont des rappels du cours, ça va, je ne vous ai pas perdus ?", lance l'enseignante. Les réponses sont timides.
"C'est tout le temps comme ça, personne ne bavarde parce qu'on ne veut pas louper le moindre détail", constate Candice.
En PASS, "c'est énorme ce qu'on doit retenir"
Au premier semestre de cette année aussi dense qu'exigeante, les étudiants en PASS à l'UVSQ suivent les cours magistraux en début de semaine avant de se consacrer aux TD les jours suivants. Au programme : histologie, biochimie, biocellulaire, biophysique ou encore biostatisques.
"Quand je ressors de TD, j'ai mieux retenu que quand je sors de cours. C'est chouette parce que c'est plus vivant que six heures de cours en amphi. On approfondit, on pose des questions au prof, ça aide", glisse Manon. Sur sa feuille, tout est surligné en violet ou entouré au stylo. La veille, l'étudiante a passé plus de deux heures à préparer son TD, relire son cours et répondre aux QCM.
Selon Marie-Noëlle Dieudonné, également responsable du PASS, les TD servent justement à "remobiliser les connaissances de cours magistraux, à acquérir une démarche scientifique". Pendant deux heures, Aurélie Avril peut donc enchaîner les rappels, réexpliquer certaines notions plus complexes avant de répondre au questionnaire.
Les questions fusent, l'enseignante prend le temps d'y répondre, toujours avec un rythme soutenu. Les étudiants hochent la tête, tout semble fluide.
Pendant cette première année, décisive pour entrer en deuxième année d'études de santé, c'est le par cœur qui fait la différence. "Si on avait plus de temps, ça serait plus tranquille parce que là, on a beaucoup de chose à apprendre", assure Maïssa. "Dès le premier jour de la rentrée il fallait réviser pour ne pas prendre de retard. C'est énorme ce qu'on doit retenir", complète Lou-Anne.
Rythme bien plus intense qu'au lycée
C'est ce qui fait la principale différence avec le lycée. "On révisait la veille pour le lendemain, juste pour le contrôle, là, c'est constant, il faut travailler tous les jours. Même si les cours ne sont pas compliqués, il y a beaucoup de choses à savoir", explique Candice. Pour Manon, le plus compliqué est de tout enregistrer en peu de temps. "On doit apprendre une liste d'enzymes et de protéines par cœur, avec leur nom scientifique, où elles se situent, leur nature, leur rôle et spécificités… C'est compliqué parce que c'est abstrait", détaille-t-elle.
"Au lycée, on pouvait se permettre d'être moins attentif, mais là il faut être actif en cours, c'est épuisant une journée à la fac", poursuit Lou-Anne. Plutôt bonnes élèves, les étudiantes interrogées ont presque toutes privilégié les spécialités physique-chimie et SVT avec l'option maths complémentaires en terminale.
Un choix qu'elles mettent en avant aujourd'hui : "En SVT, ils considèrent qu'on a déjà les bases, on est moins sur du calcul donc on peut rattraper si on est perdu mais la physique-chimie, c'est plus dur", approuvent-elles. Sonia, qui n'a pas gardé la SVT au lycée, confirme avoir un peu plus de retard dans certains cours, mais rien de trop gênant pour suivre.