Décryptage

Réussite en PASS et L.AS : un quart des étudiants intègre les études de santé

82% des étudiants inscrits en deuxième année de MMOPK ont effectué un PASS.
82% des étudiants inscrits en deuxième année de MMOPK ont effectué un PASS. © upixa / Adobe Stock
Par Pauline Bluteau, publié le 27 janvier 2023
7 min

Depuis la fin de la PACES, un étudiant sur quatre parvient à poursuivre ses études en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kiné. Même si le taux de réussite s’améliore, en PASS comme en L.AS, difficile d’intégrer les études de santé.

Elle n’a pas à rougir : la toute première promotion d’étudiants en PASS et en L.AS a surpassé la génération PACES en termes de réussite. C’est ce qu’indique le SIES, le service statistique du ministère de l’Enseignement supérieur dans sa note publiée en décembre dernier.

Depuis la rentrée 2020, ces deux cursus - parcours spécifique accès santé et licence avec option "accès santé" - ont remplacé la PACES (première année commune aux études de santé). Avec la réforme, les chances d’intégrer les filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kiné) ont augmenté mais profitent peut-être davantage à certains étudiants.

Plus d’inscrits et plus d’admis en études de santé

Une chose est sûre, malgré la réforme de la PACES, l’attractivité des études de santé n’est pas en berne. Au contraire, le nombre d’inscrits dans les deux nouveaux parcours a même augmenté de près de 2% à la rentrée 2020. Quant au taux de réussite, il a grimpé de 29% par rapport à 2019. Au total, 8.400 néobacheliers ont été admis en deuxième année d’études de santé MMOPK en 2021, contre 6.500 en 2020.

Mais plus d’inscrits et plus d’admis ne signifient pas moins de sélection. Le taux de réussite ne dépasse pas 25%. Dans les faits, seul un étudiant sur quatre inscrit en PASS ou en L.AS peut donc intégrer les filières de santé du premier coup. Assez peu, mais toujours mieux qu’en PACES où l’admission était encore plus faible : 19% de réussite en 2020 et 16% de réussite en 2019 pour les néobacheliers.

Rien d’étonnant puisque la réforme de la PACES a également entrainé dans son sillage la suppression du numerus clausus. Si, jusqu’en 2020, les universités avaient un nombre précis d’admis à respecter, désormais, ce chiffre peut être moduler sur cinq ans. Le cadre est moins strict. Justement, à la rentrée 2021, les universités ont été incitées à augmenter les capacités d’accueil en deuxième année d’études de santé de 17% en moyenne.

Une meilleure réussite en PASS qu’en L.AS

En revanche, à y regarder de plus près, c’est bien la réussite en PASS qui fait gonfler le nombre d'admissions. Vu alors comme le descendant direct de la PACES, le parcours spécifique accès santé, dont la discipline majeure est la santé (contrairement aux L.AS où la santé est la mineure), a recueilli tous les suffrages. Sur les 34.800 étudiants en première année d’études de santé, les trois quarts (74%) étaient inscrits en PASS.

Or, parmi les admis en deuxième année d’études de santé, les candidats de PASS représentent encore largement la majorité : 82% des étudiants inscrits en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kiné ont effectué un PASS. Les étudiants semblent mieux préparés à intégrer les filières MMOPK. Le taux de réussite en PASS est de l’ordre de 28%, contre 18% en L.AS.

Là encore, les chiffres restent à relativiser puisqu’il s’agissait de la première année de mise en place de la réforme. D’un point de vue pédagogique, beaucoup d’universités avait calqué le programme de PASS sur celui des PACES, ce qui ne doit plus être le cas désormais. De plus, si le PASS s’effectue sur un an, la L.AS elle, peut durer trois ans, comme une licence. Les étudiants ne sont pas obligés de se présenter aux épreuves pour intégrer les filières MMOPK dès leur première année. Or, en 2021, impossible de prendre en compte la réussite en L.AS 2 puisqu’elle n’existait pas encore.

Le taux de réussite dépend également beaucoup de la discipline majeure choisie en L.AS : 27% des étudiants en L.AS Sciences de la vie, de la santé, de la Terre et de l’univers sont admis… autant qu’en PASS.

Une réforme qui favorise les études de médecine ?

Globalement, s’il y a plus d’admis en études de santé depuis la réforme de la PACES, toutes les filières n’en profitent pas. Sur les 25% d’étudiants qui poursuivent en deuxième année de santé en 2021, 1% choisi les études de kiné, 1% la maïeutique (sage-femme) et 2% l’odontologie, comme cela était le cas en 2020 pour les PACES.

Ils sont légèrement plus nombreux à intégrer les études de pharmacie (2% en 2019, 3% en 2020 et 4% en 2021) mais c’est surtout en médecine que les demandes explosent. Près des trois quarts des étudiants admis en études de santé choisissent la médecine. Le nombre d’admis a augmenté de cinq points entre 2020 et 2021.

La filière serait davantage convoitée par les étudiants de PASS : parmi les 28% d’étudiants de PASS admis en MMOPK, 19% choisissent médecine alors qu’en L.AS, ils sont 11% sur les 18% d’admis, autant qu’en PACES les années précédentes.

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