Portrait

Nawel, étudiante-ambulancière : "C'est la première fois que je fais quelque chose qui me plait autant"

Par Pauline Bluteau, publié le 19 juillet 2023
1 min

VIDEO. À 24 ans, Nawel prépare un diplôme d'Etat d'ambulancier (DEA) à l'institut de formation de la Croix-Rouge, à Paris. L'Etudiant l'a suivie le temps d'un atelier de mise en situation professionnelle : de quoi faire taire les clichés autour de ce métier souvent synonyme de "transport sanitaire".

L'ambiance est à la rigolade ce mercredi de juin. Et pourtant, pour les sept apprentis-ambulanciers, la fin de l'année n'est pas pour tout de suite. "On a huit mois de formation, de janvier à octobre", explique Nawel. "C'est trop long", souffle Naïma, juste à côté. "Je ne dirais pas que la formation est longue, elle est surtout très dense", nuance Nicolas Lejeune, formateur et infirmier de métier.

Des étudiants dans la peau de leurs patients

Ce matin, chacun à leur tour, les étudiants se glissent dans la peau d'une personne âgée. Ils enfilent de lourdes chaussures, des genouillères et coudières simulant l'arthrose, placent un boudin en mousse autour du cou pour se forcer à se pencher et ajoutent des lunettes réduisant la vision et un casque anti-bruit. Les rires fusent.

Monter les escaliers, chuter, se déplacer d'un fauteuil à un brancard… Ils testent toutes les positions et s'essoufflent vite. "Ça donne pas envie de vieillir", assure Nawel. Mais selon elle, cette simulation peut l'aider dans sa prise en charge : "On aura plus de facilités à adopter la bonne posture : se mettre en face, leur parler assez fort, ne pas les brusquer et aller à leur rythme…"

Le diplôme d'Etat d'ambulancier, une formation intense

Il faut dire que l'étudiante sait s'adapter : après un bac ST2S (sciences et technologies de la santé et du social), elle s'inscrit en licence et s'arrête rapidement pour multiplier les petits boulots dans l'animation, la vente, la sécurité, travaille à McDo, comme hôtesse d'accueil, secrétaire médicale...

"Ça faisait un moment que je voulais devenir ambulancière mais je devais attendre d'avoir trois ans de permis pour faire le DEA et je viens juste de l'avoir", précise-t-elle. Il s'agit en fait de la seule condition pour intégrer la formation, le bac n'est pas non plus requis.

Néanmoins, depuis 2022, le nombre d'heures de formation a augmenté, rallongeant de deux mois la diplomation. "Je ne pensais pas que ce serait une formation aussi poussée : on apprend l'anatomie, les pathologies, on a des cours partagés avec les infirmiers…", décrit Nawel.

Ambulancier, un rôle essentiel dans les situations d'urgence

Car la mission de l'ambulancier ne se limite pas au transport de patient. "Le métier d'ambulancier, c'est aider les gens et s'adapter à la situation et à la personne qu'on a en face de soi. On a fait beaucoup de psychologie : il faut savoir comment aborder une personne selon son âge, sa pathologie, ses origines, sa culture", résume Nawel.

Et comme les ambulanciers sont souvent les premiers à intervenir en situation d'urgence, ils jouent aussi un rôle de coordonnateur, doivent réaliser les premiers soins, transmettre des informations aux autres professionnels de santé, surveiller l'état clinique du patient et alerter. La formation oscille donc entre théorie et pratique.

Un métier où l'on se sent utile

Mais c'est aussi en stage que les élèves apprennent le plus, comme raconte Nawel : "Une mamie s'est étouffée en mangeant : c'était marquant quand même parce qu'elle n'arrivait pas à respirer, elle paniquait. Je suis plutôt fière de moi parce que, face à des situations comme ça, je pensais que j'allais stresser mais j'ai gardé mon calme, j'ai plutôt bien réagi."

Pour Nawel, qui a toujours voulu se sentir utile, "c'est la première fois [qu'elle fait] quelque chose qui [lui] plait autant". Mais en plus d'être "dynamique, sociable, avoir de l'empathie", il faut aussi "s'accrocher" car tout n'est pas rose tous les jours dans le milieu de la santé…

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