Reportage

Jobs d’été : plus de 100.000 offres d'emploi pour les jeunes en 2023

Le mois d'avril est la période idéale pour chercher un job pour l'été.
Le mois d'avril est la période idéale pour chercher un job pour l'été. © Etienne Gless / L'Etudiant
Par Etienne Gless, publié le 13 avril 2023
7 min

Le mois d'avril est la bonne période pour peaufiner son CV et postuler pour un job d'été. À l'occasion du 30e forum Jobs d’été d’Ile-de-France, l'Etudiant est allé à la rencontre de jeunes qui postulent et d'employeurs qui recherchent des candidats... parfois désespérément. Reportage.

"Je recherche un job dans l’accueil et l’animation pour les deux mois d’été pour financer mes études mais aussi pour avoir les moyens de sortir et partir en vacances." M’Hamed, 21 ans, étudiant en première année de BUT GEA (gestion des entreprises et des administrations) à l’IUT de Villetaneuse (93) patiente dans la file d’attente pour déposer son CV au stand de recrutement de la chaine de camping Huttopia.

CV en poche, il a repéré les employeurs qui l’intéressent et préparé sa visite à la journée Jobs d’été organisé par le CIDJ à Saint-Ouen (93) le 6 avril dernier. "Beaucoup de recruteurs proposent des postes. Nous avons actuellement quelque 5.000 offres de jobs d’été disponibles pour ce forum", se réjouit Elisabeth Gois, conseillère au CIDJ. Au niveau national compte des énormes besoins saisonniers, 100.000 jeunes pourraient être recrutés pour l'été. Même si on peut trouver des offres jusqu’en juin, mars/avril est la bonne période pour chercher son job d’été. Cela permet de garder du temps pour faire ses recherches de job, bien rédiger son CV et préparer ses entretiens".

Un job d'été pour financer ses études et partir en vacances

Pour les jeunes présents au forum, avoir un job d'été leur permettra de financer différents projets, que ce soit leurs études ou bien des vacances. "Je recherche un job d’été pour juillet-août, peu importe le secteur, confie Fatou, 18 ans, qui prépare un CAP Maroquinerie. Cette année, je veux gagner de l’argent pendant les vacances pour voyager mais aussi parce que je suis fatiguée de rester chez moi à ne rien faire", raconte l'étudiante.

Elle a repéré trois entreprises pour y déposer en priorité son CV : les supermarchés Franprix, les magasins de mode H&M et l’agence d’hôtes et hôtesses d’accueil Mahola.

Des secteurs d'activité qui recrutent sans qualifications requises

Comme chaque année, plusieurs secteurs ont besoin de renfort pendant l'été. C'est notamment le cas de l'agriculture, grosse pourvoyeuse de jobs saisonniers mais aussi de l’hôtellerie-restauration qui embauche en permanence notamment pour des postes de serveurs ou plongeurs. Le commerce et la grande distribution recrutent également de nombreux jeunes.

Vous pouvez aussi vous tourner vers des entreprises qui peinent à recruter pour des jobs d'été. L'entreprise Elis, blanchisserie industrielle qui travaille pour de grands hôtels et restaurants à Paris a besoin "de personnels durant les vacances et lors de grands événements sportifs comme Roland-Garros ou la Coupe du monde de rugby", explique Chloé Liron, chargée de recrutement. Mais peu de candidats se bousculent au portillon. "Ce job ne nécessite aucune qualification particulière", argumente la recruteuse. "Notre seul prérequis est que les candidats sachent lire et parler français pour respecter les consignes de sécurité."

Des jobs d'été qualifiés

D'autres entreprises plus renommées comme Club Med attirent moins de candidats mais sur des profils qui exigent des qualifications notamment. "Nous recherchons encore pour nos petits clubs et baby clubs des animateurs titulaires du CAP Petite enfance ou du DE Educateur de jeunes enfants ainsi que des auxiliaires de puériculture", détaille Jean-Louis, un des chargés de recrutement pour les resorts basés en France du Club Med. L'entreprise recherche aussi du personnel pour la partie cuisine : "commis de cuisine, demi-chef de partie, nous arrivons à trouver. Mais c’est plus problématique pour les postes de seconds de cuisine, chefs de partie et chefs pâtissier."

Si vous êtes titulaire du BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur), vous pouvez aussi devenir moniteur de colo, autre job en tension pour cet été. La crise sanitaire a empêché la tenue de la plupart des sessions de formation au BAFA exigé pour encadrer des enfants et des adolescents en séjour de vacances.

"Les formations ont repris mais les jeunes formés cette année ne seront pas opérationnels cet été", constate Samuel Dessouter, responsable des colonies de vacances Diabolo, qui recherchent ce printemps 150 à 200 animateurs pour les vacances d'été. "Le recrutement est difficile aussi parce que moins de jeunes s’intéressent aux métiers de contacts avec la personne."

Des employeurs plus souples pour pourvoir les jobs d'été

Pour pourvoir les jobs d’été et assurer la saison, certains recruteurs se montrent plus souples dans leur recrutement : "Avant je convoquais les jeunes à un premier entretien sur place pour faire le tri entre les candidats, remarque Samuel Dessouter. Aujourd’hui, j'accepte de faire ces entretiens en visio, même si je rappelle aux candidats que la colonie ne se fera pas en visio !"

"Les employeurs s’adaptent un peu plus que les autres années au rythme de vie et aux contraintes des jeunes, confirme Marie-France Onesime, directrice du réseau Info Jeunes. Ceux qui embauchaient uniquement pour deux mois d’été proposent désormais des contrats plus courts pour que les jeunes puissent souffler et profiter eux aussi des vacances l’été. Certains employeurs n’ont pas trop le choix s’ils veulent trouver des candidats." Sur le marché des jobs d’été aussi, la loi de l’offre et de la demande s'applique aussi.
À 16-17 ans trop d'employeurs ferment la porte aux mineurs

"Avez-vous 18 ans ?", "Aurez-vous 18 ans en juillet ?" Ces questions, les employeurs la posent quasi-systématiquement aux jeunes avant même de les inviter à s’asseoir et de leur parler des postes à pourvoir. "Si tu n’as pas 18 ans, les recruteurs refusent de te faire travailler, c’est décourageant", se désole Amira 16 ans, lycéenne en classe de première. "En tant que mineur, peu d’employeurs nous acceptent", ajoute son amie Daphnée en quête d’un job dans la vente. "Pour moi un job d’été serait pourtant l’occasion comme lycéenne d’avoir une première expérience professionnelle avant de rentrer dans le monde du travail après le bac."

La loi autorise pourtant les mineurs à travailler dès l’âge de 16 ans
(voire 14 ans) à certaines conditions, en particulier une autorisation parentale. En pratique très peu d’employeurs l’appliquent. "Nous avons très peu d’offres de jobs pour les mineurs", reconnait Marie-France Onesime, directrice du réseau Info Jeunes qui conseille aux moins de 18 ans de privilégier les offres de jobs saisonniers dans l’agriculture (cueillettes, vendanges…) plus accessibles aux mineurs ainsi que la restauration rapide. "Sinon nous leur proposons des alternatives comme la possibilité de partir en service civique dès 16 ans ou sur un chantier de bénévoles en France ou à l’étranger. Les chantiers de bénévoles ne sont pas rémunérés mais permettent de s’occuper l’été et de s’ouvrir aux autres."

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