Plateforme Mon Master : "Nous allons mettre en place une phase complémentaire", annonce Sylvie Retailleau
INFO L'ETUDIANT. Dans un entretien exclusif, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dresse un premier bilan de Mon Master et sa feuille de route pour 2024. Nouveauté : la plateforme comprendra une phase complémentaire.
Un an après sa mise en place, quel bilan dressez-vous de la plateforme Mon Master ?
Avant la mise en place de Mon Master, les étudiants devaient postuler sur les sites de chaque établissement via e-candidat. C’était très hétérogène et très compliqué pour les étudiants. Il fallait déposer des dossiers en ligne, voire les envoyer en format papier.
La nouvelle plateforme Mon Master aide à la lisibilité de l’offre et permet de déposer son dossier en un clic. L’existence d’un calendrier commun est aussi très importante, parce qu’il permet aux étudiants de savoir quand ils vont recevoir une réponse, et donc d’organiser leurs inscriptions et leurs éventuels déménagements.
Le deuxième point essentiel, c’est la gestion des places, aussi bien côté étudiants que du côté des établissements, puisque quand un étudiant répond "oui" à une proposition d’admission, cela libère des places dans les autres cursus auxquels il a candidaté.
Auparavant, des milliers de places étaient tout simplement perdues car les établissements n’étaient pas informés de certains désistements avant la rentrée. Désormais, ils peuvent donc réallouer ces places à d’autres étudiants qui les ont demandées. Cette gestion permet d’optimiser les places et d’éviter de découvrir, à la rentrée dans des filières que l’on croyait pleines, qu’un tiers de l’amphi est vide.
Quelle a été la première conséquence de la mise en place de Mon master ?
Début septembre, le nombre de candidats ayant reçu au moins une proposition d’inscription en master dépassait déjà de 10.000 le nombre d’inscrits en master 1 l’année précédente.
Près de 209.000 candidats étaient inscrits sur la plateforme. Mais parmi ceux-ci, un certain nombre n’étaient pas éligibles à une entrée en master (s’ils n’étaient qu’en L2 ou n’ont pas validé leur L3 par exemple). Au total, ils étaient 171.000 à être réellement éligibles et donc à voir leur candidature examinée. Sachant que pour rappel, il y avait environ 185.000 places ouvertes en master 1.
En tout, 150.837 candidats ont reçu au moins une proposition via la plateforme. Près de 10.000 candidats ont également trouvé une place lors des recrutements complémentaires.
Enfin, 2.405 étudiants ont reçu une proposition après saisine rectorale, et sur ceux-ci, 1.302 en ont accepté une. Le nombre de saisine est stable par rapport aux années précédentes.
Comme prévu, une phase complémentaire va être mise en place sur la plateforme Mon master. Comment s'organise-t-elle ?
Nous nous étions engagés à effectuer un retour d’expérience, c’est désormais chose faite. Sur la base de ces remontées, nous allons mettre en place après la phase principale, une phase complémentaire qui s’étendra du 25 juin au 31 juillet 2024. L’objectif de ce calendrier, c’est de faire en sorte que les étudiants admis lors de la phase complémentaire aient tout le mois d’août pour organiser leur rentrée.
Les étudiants qui n’ont, pendant la phase principale, que des réponses négatives, qui sont sur liste attente ou qui n’ont pas répondu un "oui" définitif à une formation, pourront refaire 10 vœux (dans les formations où il reste des places) pendant la phase complémentaire.
Ces vœux peuvent être formulés dans les mêmes formations où ils ont déjà postulé, ou dans de nouvelles. Cette phase peut donc aussi s’adresser aux étudiants qui ont reçu des propositions mais hésitent encore. Seuls ceux qui ont donné un oui définitif à une formation lors de la phase principale sont exclus de la phase complémentaire.
Pour celles et ceux qui n’auraient eu aucune proposition, il sera toujours possible de saisir le recteur, sans nécessairement attendre le 31 juillet s’ils ne sont plus en attente dans la phase complémentaire.
Qu’en est-il des formations en alternance ?
Pour les formations en alternance, le calendrier diffère légèrement. A partir du 2 avril, les filières qui proposent l’apprentissage pourront traiter au fil de l’eau les candidatures. Les étudiants recevant une réponse positive de l’établissement devront aller décrocher un contrat d’alternance (nous leur conseillons de commencer leur recherche d’entreprise bien en amont).
Le dépôt de leur contrat ou de leur promesse d'embauche sur la plateforme vaudra confirmation de leur candidature après validation par la formation. La date butoir d’inscription en formation en apprentissage n’est pas encore arrêtée, mais elle sera largement après la rentrée.
D’autres modifications sont-elles prévues ?
En termes de calendrier, la phase principale d’admission va durer trois semaines, soit une semaine de moins que l’année dernière, puisque nous avons mis en place une phase complémentaire.
Après le retour d’expérience d’utilisation de la part des différents acteurs, plusieurs choses nous ont été signalées. Il y a eu des bugs, qui ont été pris en main très vite et corrigés.
Il y a aussi des remarques sur des problématiques ergonomiques : par exemple des demandes de la part des enseignants-chercheurs de pouvoir télécharger tous les dossiers d’un coup. Tout cela a été pris en compte pour améliorer la plateforme cette année.
De nouvelles places en master seront-elles ouvertes ?
Grace à France 2030, il y aura effectivement des ouvertures de places grâce au dispositif CMA (compétences et métier d’avenir) dans des filières porteuses. Ce dispositif permet de créer des places en master, mais aussi en 1er cycle qui doit offrir davantage d’opportunités de professionnalisation dès la licence et en formation continue, mais nous ne pouvons pas quantifier dès aujourd’hui avec certitude lesquelles ouvriront à la rentrée.
Des places s’ouvriront selon les besoins dans les filières, car l'une de nos missions c'est aussi l'insertion, en formant des citoyens capables de s’adapter à différents métiers.
Et dans les filières en tension ?
Nous n’avons pas encore les chiffres arrêtés des inscriptions, mais avec les informations que nous avons pour l’heure, la psychologie est la seule filière en tension avec le plus haut taux de remplissage.
Pour les autres parmi les plus tendues, on tourne autour de 90% de taux de remplissage en réponse, notamment en droit ou en STAPS. Il faudra cependant attendre les chiffres des inscriptions pour pouvoir dresser un bilan plus précis.
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