Découverte

Égalité des chances : des stages lycéens pour lever la censure des études supérieures

Quand l'ascenseur social est en panne n'hésitez pas à grimper à l'échelle... il ne faut pas s'autocensurer !
Quand l'ascenseur social est en panne n'hésitez pas à grimper à l'échelle... il ne faut pas s'autocensurer ! © MicroOne / Adobe Stock
Par Simon Mauvieux, publié le 25 février 2022
5 min

Pendant une semaine, l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (ENSAP) et l’Institut national de l’audiovisuel (INA) ont accueilli des lycéennes et lycéens boursiers ou en secteur REP, pour les épauler et les conseiller dans le choix de leur orientation. Une opportunité rendue possible grâce au programme Égalité des chances.

Si le choix des études supérieures est un moment primordial dans la vie des lycéens et lycéennes, il représente aussi l’un des premiers obstacles à l’égalité des chances. Autocensure, choix orientés vers des études moins chères, emplacement géographique de certaines écoles ou manque d’informations, beaucoup d’élèves doivent encore choisir leurs études en fonction de leur condition matérielle d'existence.

Pour ouvrir la voie à une plus grande diversité dans les études les plus sélectives, la fondation Culture & Diversité et le ministère de la Culture ont lancé en 2011 le programme Égalité des chances, qui vise à orienter des étudiants issus de lycées professionnels ou en secteur REP (réseau d'éducation prioritaire), vers des écoles supérieures sélectives où ces profils sont peu présents.

Un dispositif décisif pour l’orientation

"Les écoles d’architecture, c’est difficile de les intégrer, encore plus quand tu viens d’un bac pro comme moi. Il n’y a que 3% de bac pro à l’ENSAP de Bordeaux, alors il valait mieux que je mette toutes les chances de mon côté", s’enthousiasme Titouan, 17 ans, lycéen en bac professionnel technicien en étude du bâtiment.

Du 21 au 25 février, avec 24 autres lycéens, il a pu découvrir l’ENSAP, rencontrer des professeurs et des étudiants, mais aussi se frotter à la pratique, avec la construction d’un projet autour de la thématique de l’acoustique.

Fabrication de maquette, conception théorique du projet, les élèves ont pu profiter des conseils de professeurs et d’étudiants-moniteurs pour les accompagner. "Ce qui m’a le plus marqué, c’était l’aspect pratique", confie Alexiane, en terminale STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable).

"C’était aussi très intéressant d’être avec des monitrices, qui sont des étudiantes et qui du coup ont de l’expérience. Elles étaient avec nous en atelier, on a pu leur poser des questions et elles nous ont donné des conseils", poursuit-elle.

À la découverte de filières insoupçonnées

À l’INA, ils étaient 12 élèves boursiers relevant de l’éducation prioritaire à venir découvrir le BTS audiovisuel de la prestigieuse institution parisienne.

Visite de plateau de télévision, sortie au théâtre et rencontre avec des professeurs et des étudiants, ils ont pu découvrir cette formation et ses débouchés.

"Avant ce stage, je ne connaissais pas le BTS de l'INA. J’avais encore une hésitation à aller vers le monde du cinéma, qui parait fermé. Et là, ce stage m’a motivé et conforté à y aller pour faire du documentaire", confie Ahmed, 18 ans, en terminale à Roubaix.

Une aide durable, mais encore limitée

En plus de découvrir ces filières et les cours qui y sont donnés, les lycéens et lycéennes ont pu être préparés aux concours d’entrée, très sélectifs dans ces deux établissements. La fondation Culture & Diversité leur permet aussi de rester en contact avec les professeurs et étudiants pour former un réseau afin de faciliter leur recherche de stage ou d’alternance. Un plus pour ces trois lycéens, qui se réjouissent de pouvoir compter sur ce réseau pour leur fournir des informations au moment de remplir leurs vœux sur Parcoursup.

Si le manque d’information est criant dans certains établissements, ces formations viennent combler un réel besoin pour les élèves qui doivent parfois choisir leur orientation sans avoir toutes les cartes en main. Si ces stages n’ont pu toucher que 37 personnes, il montre qu’il existe une réelle demande des lycéens pour ce type de dispositifs.

Titouan, Ahmed et Alexiane ont tous les trois grandement apprécié d'avoir pu rencontrer des professeurs et étudiants à leur écoute et prêt à répondre à toutes leurs questions. "C’est super intéressant comme stage, car ça va nous servir sur le long terme, pendant nos études et même après", se réjouit Alexiane, qui est repartie de l’ENSAP avec des contacts dans le monde étudiant et professionnel.

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