Pauline, étudiante aux Arts Déco : "Dès que j’ai une image en tête, je dessine !"
À l’occasion des Journées européennes des métiers d’art, Pauline, étudiante en cinéma d’animation à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), nous emmène découvrir son univers haut en couleur et en performances artistiques.
Seuls 12 étudiants en deuxième année à l’ENSAD ont choisi de suivre la spécialité "Cinéma d’animation" en 2020-2021. C’est le cas de Pauline, pour qui cette formation semblait une évidence depuis l’enfance. "J’ai fait un bac S et même si je n’avais pas un bon niveau en dessin, je savais que je voulais poursuivre mes études vers le cinéma d’animation."
En 2019, après une année de césure, une année de prépa et beaucoup de travail, l’étudiante obtient son ticket d’entrée aux Arts Déco. Mais c’est véritablement depuis la rentrée dernière où elle a pu intégrer la spécialité qu’elle convoitait tant, que Pauline s’épanouit pleinement dans sa formation. Elle raconte.
Le carnet de dessins : une révélation
Quand il est question d’art et de cinéma d’animation, l’étudiante ne s’arrête plus. Celle qui avait assez peu confiance en elle et en ses capacités artistiques a bel et bien trouvé sa voie. "C’est assez bateau mais depuis toute petite, l’animation me passionne et quand je suis allée à différentes portes ouvertes d’écoles d’art en terminale, j’ai su que c’était vraiment ce qui me plaisait", se souvient-elle.
"Pour moi, cette année a été un tremplin. Sur les conseils des profs, j’ai commencé à utiliser un carnet d’observation. Au début, je ne savais pas trop comment m’en servir, je réfléchissais beaucoup et finalement, dessiner ce qui me passait par la tête de manière spontanée m’a complètement débloqué et c’est comme ça que j’ai pu m’améliorer en dessin", estime-t-elle.
Laisser exprimer son "écriture personnelle"
Car le papier, les crayons ou les pinceaux restent les outils de base en cinéma d’animation. Aujourd’hui, la jeune femme tente d’améliorer ses techniques et varie les outils d’expression : le pastel à la cire, la peinture à l’huile, la sculpture… "Ce que je préfère dans l’animation, c’est le modèle vivant : saisir les mouvements, dessiner rapidement une expression du visage… Cela demande une bonne connaissance de l’anatomie."
À l’école, malgré les différents confinements, Pauline a pu poursuivre ses cours en présentiel. Tous s’articulent autour du cinéma d’animation et sont dédiés au modèle vivant, aux perspectives, à l’utilisation des outils numériques (logiciels de montage notamment) mais aussi à l’apprentissage de l’anglais. Les étudiants choisissent chacun un autre cours sans lien avec leur spécialité (peinture, textile, gravure, calligraphie, sculpture…). "Il y a vraiment des profils très différents dans ma classe et je pense qu’on s’améliore aussi au contact des autres parce qu’on a chacun nos univers plus ou moins définis. Cela donne aussi des rendus très variés dans les projets qu’on doit réaliser. Cette liberté nous permet de mettre en avant notre 'écriture personnelle' comme le disent souvent les profs."
Sensibiliser par l’humour et le cinéma d’animation
Le second projet était quant à lui plus libre. Dans son banc-titre (réalisation d’un film grâce à l’installation de caméras, ndlr), l’étudiante évoque la dysphasie et les troubles du langage. "Je voulais montrer ma façon de réinventer le monde à travers mon expérience : comment trouver sa place quand on ne maitrise pas le langage. Parler de ces sujets passe beaucoup mieux par l’animation, c’est d’ailleurs ce que j’aimerais faire plus tard : sensibiliser avec l'humour, faire en sorte que les gens entendent des messages grâce au cinéma."