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Internat de médecine générale : une quatrième année axée sur les stages ambulatoires

L'objectif de cette quatrième année est d'inciter les étudiants à réaliser leurs stages dans des zones "sous-denses", telles que des hôpitaux de proximité, des Ehpad, etc.
L'objectif de cette quatrième année est d'inciter les étudiants à réaliser leurs stages dans des zones "sous-denses", telles que des hôpitaux de proximité, des Ehpad, etc. © Adobe stock/Goran
Par Isabelle Fagotat, publié le 25 août 2023
5 min

C’est acté. L'internat de médecine générale intègrera une année de formation supplémentaire dès la rentrée 2023. Cette "année de consolidation" s’appuiera principalement sur des stages ambulatoires. Les internes seront incités à réaliser ces stages dans les zones où l’offre de soin est insuffisante.

Dix ans. C’est désormais le nombre d’années de formation nécessaires si vous visez le diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale qui sanctionne la fin du cursus.

Le gouvernement avait annoncé, dès 2017, son souhait de mettre en place une quatrième année de formation en internat pour les futurs médecins généralistes qui n'en suivaient alors que trois (à l’inverse des autres spécialités d'internat).

Le rapport "Ajout d'une quatrième année au DES de médecine générale" remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et au ministre de la Santé soulignait : "Les conditions actuelles de formation en trois ans, avec une seule année de stages obligatoirement réalisés en secteur ambulatoire, ne permettent pas de préparer suffisamment les futurs médecins généralistes à l’exercice en soins primaires."

Une année de consolidation en internat de médecine générale

Officialisée en décembre 2022, cette réforme, qui avait provoqué une levée de boucliers des syndicats étudiants, a été fixée par arrêté le 3 août 2023.

La maquette de formation du DES de médecine générale est donc modifiée. Elle prévoit la mise en place d’une année de consolidation qui finalisera le troisième cycle de formation des futurs médecins en internat et sera organisée en deux stages semestriels.

Elle permettra à l’interne de quatrième année de bénéficier du statut de "docteur junior". Les premiers étudiants entreront en année de consolidation à la rentrée universitaire 2026-2027.

Priorité aux stages ambulatoires

"Cette année supplémentaire sera essentiellement effectuée en stage ambulatoire (cabinet libéral, maison de santé pluriprofessionnelle, etc.) sous un régime d’autonomie supervisée par un ou plusieurs praticiens agréés-maîtres de stage des universités", souligne le communiqué conjoint du ministère de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur.

Si son projet professionnel le justifie, l’étudiant pourra néanmoins, par dérogation, effectuer un stage en secteur hospitalier ou extra-hospitalier à la place d’un des deux stages en soin ambulatoire.

 Les stages pourront être réalisés dans des établissements de santé, des centres de santé, des services de protection maternelle et infantile, des services de planification familiale, etc.

Les zones "sous-denses" privilégiées

Durant cette année de consolidation, les stages doivent permettre à l’interne de découvrir d’autres modes d’exercice et de se former à la coordination des parcours de soins, notamment dans les réseaux de soins (équipes mobiles gériatriques, équipes mobiles de soins palliatifs, etc.), les hôpitaux de proximité, les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), etc.

Les étudiants seront en effet incités à réaliser leurs stages dans des zones "sous-denses" qui se caractérisent par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés dans l'accès aux soins.

Parmi les objectifs fixés dans le rapport figurait notamment l’incitation des futurs praticiens à "découvrir le territoire" et des recommandations à destination des élus locaux pour "rendre le territoire attractif avec de vraies mesures d’accompagnement" que ce soit le développement de locaux professionnels pour les médecins généralistes, la mise à disposition de solutions de logements, etc.

Enseignements hors stage : deux demi-journées par semaine

Au cours de cette année de consolidation, les étudiants suivront aussi des enseignements hors stages à raison de deux demi-journées par semaine (une demi-journée en supervision et une demi-journée en autonomie).

 Ils prendront la forme de travaux d’écriture clinique, de groupes de formation à la relation thérapeutique et à la psychothérapie, d’ateliers sur la gestion des urgences en cabinet et en PDSA (permanence des soins ambulatoires), de jeux de rôles portant sur la pédagogie et l’encadrement avec les étudiants du deuxième cycle, d’ateliers pratiques sur la gestion d’un cabinet, la fiscalité, l’éthique médicale, la déontologie, etc.

Stage libre et accompagnement à l’installation

Le nouvelle maquette de formation prévoit par ailleurs l’introduction d’un stage libre en troisième année d’internat (année d’approfondissement), prioritairement axé sur quatre thématiques : santé des personnes âgées, santé des femmes, santé des enfants et santé mentale.

Autre modification prévue : la mise en place d’une formation pour renforcer l’accompagnement à l’installation des futurs médecins généralistes et faciliter leur ancrage sur le territoire. 

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