Portrait

Comment je suis devenu paysagiste

Entre l'aménagement d'un jardin ou la conception des plans d'une terrasse, les journées de Théo sont bien chargées.
Entre l'aménagement d'un jardin ou la conception des plans d'une terrasse, les journées de Théo sont bien chargées. © Photo fournie par le témoin
Par Florian Dacheux, publié le 15 novembre 2019
6 min

Théo a su très tôt qu’il voulait devenir paysagiste et à 25 ans, à quelques mois de créer son entreprise, il sait qu’il a fait le bon choix ! Installé en Provence, il affectionne toutes les facettes de son métier.

Originaire d’un petit village du Loiret (45) où tout le monde se connaît, ou presque, Théo Rat a toujours aimé sortir pour courir à travers champs et forêts avec ses amis. Marqué par le divorce de ses parents qui le conduira à changer de collège lors de son passage en troisième, le jeune homme n’a eu en revanche aucune difficulté à passer le cap de l’orientation. Dès sa cinquième, Théo se met en tête de devenir paysagiste. "J’ai toujours aimé me promener dans les jardineries, apprendre le nom des plantes, bricoler avec mes parents, couper du bois et faire du feu, confie-t-il. Pour moi c’était simple : je ne voulais pas être enfermé toute la journée à ne pas voir le soleil !"

Un BTS "Aménagements paysagers"

Accepté au lycée professionnel de Nevers (58), Théo va connaître les joies et les peines de l’internat. Trois années qui vont le faire énormément grandir. "Le fait d’être en internat m’a rendu plus autonome car les parents ne sont pas là pour aider. Le lundi et le vendredi, je devais prendre le train et le bus. Les seize semaines de stages ont confirmé mon choix de faire ce métier", explique le jeune homme.
Il décroche un BEP en 2011 puis un bac professionnel travaux paysagers l’année suivante. Théo prend alors la direction du CFAAD de l’Agro Campus de Tours-Fondettes (37) pour intégrer un BTS aménagements paysagers en apprentissage pendant deux ans. A raison de deux semaines en cours suivies de deux semaines en entreprise, le Loirétain apprend très vite. "L’activité n’était jamais monotone, le lundi tu pouvais faire une clôture et le mardi une terrasse en bois. On réalisait vraiment de tout" affirme-t-il.

"Les chantiers ne sont jamais les mêmes"

Son BTS en poche, Théo, tout juste âgé de 20 ans, se retrouve alors sur le marché du travail en juillet 2014. Après un premier contrat en CDD, il choisit de rejoindre sa fiancée dans la région d’Aix-en-Provence (13) et intègre en CDI le groupe Daniel Moquet. De la conception des plans à l’organisation des travaux pour une terrasse en bois, une allée ou une plantation, Théo vit des journées bien chargées. "J’aime la réaction des clients quand ils découvrent le chantier terminé. Je m’amuse à faire des montages photos du chantier pour montrer aux clients l’avant et l’après. Ils adorent."
Un jour jardinier, un autre maçon puis menuisier, Théo multiplie les compétences pour rénover et valoriser des espaces en tenant compte de l’esprit du lieu et des contraintes. "Pousser une tondeuse et tailler des haies toute la journée, c’est monotone. Il est plus intéressant de faire marcher son cerveau, par exemple pour évaluer le pourcentage de pentes à calculer sur une dalle béton ou faire les niveaux. Les chantiers ne sont jamais les mêmes, jamais dans la même ville."
Entre l'aménagement d'un jardin ou la conception de plans d'une terrasse, les journées de Théo sont bien chargées.
Entre l'aménagement d'un jardin ou la conception de plans d'une terrasse, les journées de Théo sont bien chargées. © Photo fournie par le témoin

"Les contrats d’apprentissage, une pépinière"

Chef d’équipe depuis cette année, Théo a notamment géré un chantier consacré à une terrasse style années 1980. Son patron vient même de lui proposer de prendre les rênes d’une nouvelle franchise qui sera spécialisée dans les clôtures. "J’ai envie que cette entreprise fonctionne, qu’elle puisse embaucher, en mettant en place des contrats d’apprentissage car c’est une véritable pépinière de jeunes futurs embauchés."

Pour ce fan de foot, qui se souvient avoir été un jeune garçon "assez timide" et "dans la moyenne au niveau scolaire", preuve que la persévérance paie. "Être positif et toujours aller de l’avant, pour moi, c’est la clé de la réussite. J’ai toujours eu de l’ambition aussi bien dans mon travail que dans ma vie personnelle. Je n’aime pas faire les choses à moitié." Etape par étape, Théo s’offre sereinement une place au soleil.

Le parcours de Théo en 6 dates :
- Bac pro travaux paysagers à Nevers (58), 2012
- Permis de conduire, août 2013
- BTS travaux paysagers à Tours (37) en apprentissage, 2014
- Premier CDD à Orléans (45), 2014
- Premier CDI à Aix en Provence (13), mai 2015
- Création d’entreprise pour fin 2020
Comment devenir paysagiste :

Un niveau bac+2 minimum est requis pour devenir conducteur de travaux paysagers, chef de chantier espaces verts, chef jardinier, chef d'entreprise en espaces verts ou technicien supérieur en bureau d'études. Le BTS en alternance aménagements paysagers forme les élèves à la gestion de projets, de l'étude préalable initiale à la fin de leur réalisation. Un total de 97 établissements propose cette formation en France. Il est ensuite possible d’effectuer une licence pro en aménagements paysagers pour un niveau bac+3. Enfin, un niveau bac+5 ouvre la voie au diplôme d’État de paysagiste-concepteur. Celui-ci est proposé dans sept établissements : Agrocampus Ouest à Angers (49), l’École nationale supérieure de la nature et du paysage à Blois (41), l’École supérieure d’architecture des jardins de Paris (75), l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage à Lille (59) et Bordeaux (33), et l’École nationale supérieure du paysage à Versailles (78) et Marseille (13).

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