Témoignage

"On est perdus" : à l'approche de l'ouverture de Mon Master, les étudiants témoignent

À quelques jours de l’ouverture des candidatures sur la plateforme Mon Master, le flou semble encore régner parmi les professeurs comme les étudiants.
À quelques jours de l’ouverture des candidatures sur la plateforme Mon Master, le flou semble encore régner parmi les professeurs comme les étudiants. © Clément Rocher
Par Séverine Mermilliod, publié le 16 mars 2023
7 min

La phase de candidatures sur la plateforme Mon Master commence le 22 mars prochain. À moins de dix jours de l’ouverture, Cassandra, Dounia et Manon font part de leurs interrogations, car elles n’ont pas encore toutes les informations.

"Je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne, on ne sait pas s’il faut faire plusieurs lettres de motivation ou pas", déplore Cassandra, en L3 géographie et aménagement du territoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (75). À quelques jours de l’ouverture des candidatures sur la plateforme Mon Master, officiellement lancée début février, le flou semble encore régner parmi les professeurs comme les étudiants.

Dounia, en commerce international à l’UPEC à Créteil (93), assure que sa fac ne leur a "pas du tout expliqué comment ça marche, ni comment postuler ou comment candidater". "On doit, tout seul, aller au secrétariat ou à l’administration pour être au courant - et encore, on n’a pas tous les mêmes informations venant d’eux. Donc, on est perdus !" Une réunion d’information doit avoir lieu dans la semaine, mais selon, elle, le délai est trop court à l’approche des candidatures.

Difficile pour les universités de mieux informer leurs étudiants : la plateforme, certes lancée en février, ne permet pour l’instant que de chercher des formations, pas de centraliser son dossier ou de "tester" le dispositif. Résultat : des réunions d’information peu précises.

"C’est un peu catastrophique. On a eu plusieurs réunions pour en parler. Une première en décembre, mais ils n’avaient pas d’infos donc on a parlé d’autre chose. Une autre a eu lieu la semaine dernière, mais ils ne s’attendaient pas à ce qu’on vienne : rien n’était préparé et ils ne savaient pas répondre à nos questions", témoigne ainsi Manon*, en licence 3 de droit et science politique à l’institut catholique de Paris. "Ils n’avaient pas de précision, ils nous ont dit qu’il fallait attendre que la plateforme ouvre pour savoir comment ça allait fonctionner."

"On a peur de ne pas être accepté" en master

L’étudiante commence donc à sentir monter "un peu de stress" : "On a peur de ne pas être accepté. Il faut bien choisir les universités : est-ce que tout va être prêt, est-ce qu’on va avoir le temps… Le fait de ne pas savoir comment ça marche, c’est une forme de stress en plus !"

Elle regrette par exemple de n’avoir aucune précision sur la question des lettres de recommandation et de motivation. "C’est la période où on commence à finir nos dossiers, et j’aimerais savoir si elles doivent être adressées à chaque université visée ou si c’est juste une recommandation générale et une lettre de motivation commune aux dossiers… Si on doit en faire quinze ou une seule, ce n’est pas le même temps de travail."
Sans conseils de la part de ses professeurs, Manon a donc préféré tout miser sur l’anticipation. Fin prête, elle a préparé toutes ses lettres de motivation et récupéré des lettres de recommandation pour postuler dans une liste de masters déjà toute réfléchie.

D’après le compte associatif Sélection Master 2023, il faut fournir une lettre de motivation par parcours où l'on veut postuler (et non par mention). C’est le cas par exemple à la faculté des sciences de la Sorbonne.

La plateforme Mon Master au cœur du stress des étudiants

Cassandra, elle, n’a pas encore commencé ses lettres de motivation. La jeune femme hésite encore à faire une année de césure et ne se sent donc pas trop stressée. "Dans ma fac, il faut dire à peu près ce qu’on aimerait faire et indiquer son sujet de recherche. Avec une lettre de motivation commune, ça ne marche pas. Ils préfèrent qu’on détaille bien en fonction du parcours qu’on veut faire. Donc, sur ce point-là, c’est assez flou", confirme-t-elle. Dans son université, des personnes sont là pour aider à préparer les lettres, "mais étant donné que la plateforme est nouvelle, les profs sont aussi parfois dans le flou".
Autre interrogation des étudiantes : la recherche sur la plateforme Mon Master. "Il faut taper les bons mots-clés pour trouver le bon master donc ce n’est pas toujours évident", constate Cassandra, qui étudie la géographie. "En tapant gestion des risques, certains masters qui pourtant traitent de ces thématiques n’ont pas ce nom." Dans les cas où vous visez un master en particulier, veillez donc à bien vérifier son intitulé exact auprès de l’université visée. C’est d’ailleurs ce que conseille sur Twitter la faculté des lettres de la Sorbonne :

Anticiper le plus tôt possible ses recherches de master

Enfin, Cassandra conseille aussi aux futurs L3 de "se renseigner en amont, dès le premier semestre". Car même si la plateforme Mon Master permet de centraliser les masters universitaires, certaines formations restent hors plateforme.
"Dans ma génération, on est un peu perdus sur notre orientation", regrette finalement Dounia. On n’est pas assez informés, assez suivis. L’an dernier, on nous a présenté un seul master. Et aucun cette année", conclut la jeune femme.
* Le prénom a été changé

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