Décryptage

Médecine : les spécialités les plus demandées par les futurs internes en 2023

La chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique reste la spécialité la plus prisée par les futurs internes.
La chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique reste la spécialité la plus prisée par les futurs internes. © Adobe Stock/anatoliy_gleb
Par Pauline Bluteau, publié le 18 septembre 2023
5 min

INFOGRAPHIES. Trois mois après avoir passé les épreuves classantes nationales, les quelque 9.500 étudiants en médecine ont enfin validé leur vœu d'internat. De la chirurgie plastique, à la psychiatrie, en passant par la médecine générale, parmi les 44 spécialités proposées, certaines sont bien plus prisées que d'autres.

Du 29 août au 15 septembre, 9.727 étudiants en médecine ont été appelés, un par un, jour après jour, pour valider leur spécialité et leur lieu d'affectation pour leur internat de médecine.

Tout s'est joué quelques mois plus tôt, en juin, au moment des épreuves classantes nationales (ECN). Si certains avaient alors une idée précise de la spécialité de leur rêve, les cartes ont pu être rebattues selon leur classement final. Or, les étudiants le savent, pour certaines spécialités, les places sont chères, très chères.

Les spécialités d'internat de médecine les plus demandées en 2023

Cette année encore, la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique reste la spécialité la plus prisée, et de loin, par les futurs internes. Et pour cause, seules 28 places sont disponibles pour environ 9.500 internes. Aussi, en deux jours, la spécialité avait déjà fait le plein : le dernier étudiant à choisir la chirurgie plastique était classé à la 1.524e place (rang limite).

Juste derrière la dermatologie et vénérologie où les deux tiers des places ont été prises par les 1.000 premiers. Il aura, là encore, fallu moins de trois jours pour que la spécialité fasse le plein (rang limite : 1.920).

C'est également le cas de l'ophtalmologie. Il s'agit de la spécialité la plus demandée parmi les 100 premiers lauréats cette année. Les 1.000 premiers ont aussi pris possession de plus des deux tiers des places (rang limite : 2.169).

On peut aussi inclure la chirurgie maxillo-faciale (rang limite : 2.206) ou encore l'anesthésie-réanimation (rang limite : 3.648) parmi les spécialités les plus convoitées.

Les étudiants les mieux classés choisissent principalement l'anesthésie-réanimation, mais la spécialité compte entre deux à cinq fois plus de places que la majorité des spécialités aussi très demandées, soit 510 au total en 2023. Il aura donc fallu cinq jours pour que la filière fasse le plein.

Les choix de spécialité des trois premiers étudiants du classement au ECN

Les trois premiers étudiants du classement aux ECN 2023 n'ont choisi aucune de ces spécialités. Mathis Jacquet a privilégié les maladies infectieuses et tropicales à Montpellier (34), Hervé Fontaine a misé sur la médecine interne et immunologie clinique à Montpellier également et enfin, Gauthier Beuque a choisi la médecine cardiovasculaire à Bordeaux (33).

La médecine générale, une spécialité qui ne convainc plus

En pleine réforme, la médecine générale a été davantage boudée cette année. Comme les syndicats d'internes et associations d'étudiants en médecine s'y attendaient : la mise en place d'une quatrième année d'internat n'a pas encouragé les foules.

Il faut savoir que la médecine générale propose à elle seule un tiers des places en internat avec cette année, 3.856 postes d'internes. C'est 222 de plus qu'en 2022.

Contrairement à l'année dernière, la filière ne remplit pas : huit places en CESP (contrat d'engagement de service public : les internes concernés perçoivent une allocation en échange d'exercer en zone sous-dense pendant leur internat, NDLR) n'ont pas été attribuées.

Six spécialités d'internat ne font pas le plein en 2023

En plus de la médecine générale, cinq autres disciplines comptent des places vacantes. La spécialité santé publique est la plus en difficulté avec 34% de postes vacants (contre 28% en 2022) mais aussi la médecine et santé du travail (21% de places vacantes).

Bien en peine en 2022, la biologie médicale reste toujours parmi les filières les moins demandées, mais comptabilise seulement 12% de postes vacants, soit 13 places sur les 108 proposées cette année.

Enfin, la gériatrie et la psychiatrie ne remplissent pas leurs effectifs, tout comme en 2022. Ces deux spécialités ont en plus vu le nombre de postes augmenter (+2 places en gériatrie et +14 places en psychiatrie). En un an, le nombre de places vacantes a même doublé pour la psychiatrie : cette année, 67 postes n'ont pas trouvé preneur.

Au total, 168 postes ne seront pas pourvus lors de la rentrée des nouveaux internes prévue début novembre.

Paris, Lyon et Bordeaux attirent toujours autant les internes

Outre les spécialités, ce qui compte aussi pour leurs étudiants en médecine, c'est leur lieu d'affectation. Plus que la ville, il s'agit de l'hôpital auquel ils seront rattachés pendant les quatre, cinq ou six prochaines années, minimum.

Or, tout comme les 100 premiers futurs internes, un quart des 1.000 premiers n'ont pas hésité à choisir en priorité l'AP-HP (assistance publique -hôpitaux de Paris).

Un étudiant sur dix a ensuite sélectionné les Hospices civils de Lyon (HCL) puis Bordeaux. Juste devant l'AP-HM (assistance publique -hôpitaux de Marseille) et Montpellier, comme en 2022.

Au total, 9.312 nouveaux internes ont été affectés en 2023.

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