Découverte

Devenir aide-soignant : des études très accessibles mais "de plus en plus poussées"

La formation d'aide-soignant est ouverte sans diplôme prérequis mais avoir une première expérience dans la santé est conseillée.
La formation d'aide-soignant est ouverte sans diplôme prérequis mais avoir une première expérience dans la santé est conseillée. © SUPERMAO / Adobe Stock
Par Thomas Leduc, publié le 07 septembre 2023
1 min

Ces dernières années, le diplôme d'État d’aide-soignant (DEAS) a connu son lot de changements. De la sélection des étudiants à la durée des études, en passant par le contenu de la formation, le cursus est plus riche mais reste accessible à tous, à condition de bien savoir ce qui vous attend.

"Devenir aide-soignante était pour moi un réel rêve, témoigne Zoé, 19 ans, récemment diplômée de l’institut de formation des professionnels de santé de Lisieux (14). Se sentir utile auprès des personnes aidées me remplit le cœur !" Et la jeune normande est loin d'être la seule concernée : en 2021, ils étaient plus de 30.000 étudiants à suivre une formation d'aide-soignant au sein d'un institut spécialisé (IFPS, IFAS, IFAP…). Soit 12% de plus qu'en 2020. Une augmentation qui est la bienvenue, au moment où la pénurie de soignants dans le domaine paramédical persiste.

Une formation d'aide-soignant ouverte sans diplôme prérequis

C'est d'ailleurs en partie pour cette raison que l'accès à la formation d'aide-soignant a été revue ces dernières années. Certaines conditions pour être admis restent inchangées : aucun diplôme n'est requis pour devenir aide-soignant mais il faut être âgé d'au moins 17 ans. Vous devez aussi fournir obligatoirement un certificat médical vous autorisant à exercer et vous devrez mettre à jour vos vaccinations, comme tous les autres étudiants en santé. Il s'agit de deux conditions sine qua none.

Depuis que le concours a été supprimé, il existe désormais plusieurs possibilités pour intégrer la formation d'aide-soignant. La plus commune concerne ceux qui n'ont pas ou peu d'expérience ou de diplôme dans le sanitaire ou le social : vous devrez déposer un dossier auprès d'un institut, puis passer un entretien. Vous serez questionné, pendant une vingtaine de minutes, sur votre connaissance du milieu et ce qui vous motive.

En revanche, si vous bénéficiez déjà d’un an d’expérience en tant qu’ASH (agent de services hospitaliers), vous êtes admis d’office. Il est également possible de rejoindre le cursus en tant qu’apprenti mais dans ce cas de figure, c’est l’employeur qui fait la sélection. Vous serez alors admis directement une fois votre contrat signé.

Une première expérience dans la santé fortement conseillée

À noter qu’il est fortement conseillé d’avoir une expérience au préalable dans le domaine du sanitaire ou du social pour pouvoir intégrer un institut. Comme l'explique Nadège Besse, coordinatrice technique et pédagogique du centre hospitalier d’Arcachon (33) : "80% de la promo a déjà une certaine expérience." C'est le cas de nombreux bacheliers qui ont suivi un bac professionnel de service à la personne ou un bac technologique sciences et technologies de la santé et du social (ST2S) notamment.

Mais pour les autres, rien n'est rédhibitoire : "Nous conseillons à ceux qui n’ont pas d'expérience de se renseigner auprès de Pôle emploi notamment, qui peut vous proposer une semaine d’immersion dans le milieu", poursuit-elle.

Une formation d'aide-soignant concrète sur 12 mois

La formation d'aide-soignant dure désormais douze mois, contre dix auparavant. À vous de choisir la période que vous préférez car il existe deux rentrées (minimum) par an, en septembre ou entre janvier et mars. L'objectif est d'obtenir un diplôme d'État d'aide-soignant, un diplôme de niveau 4 (soit un niveau bac). Pendant un an, vous aurez autant de théorie que de pratique mais depuis la réforme, les attentes ont quelque peu changé : "L'évolution de la formation a fait monter le niveau. On leur en demande par exemple davantage de gestes techniques ou de réflexion poussée", souligne Nadège Besse.

Vous aurez cinq blocs de compétences avec dix modules à valider en fin d’année. Le contenu des cours est assez varié : "Nous avons de l’ergonomie, de la biologie, des mathématiques, du français, l’état clinique d’une personne, les soins en situations d’urgence…", témoigne Zoé. En plus des cours magistraux, la formation d'aide-soignant comprend des travaux de groupes, des travaux pratiques mais aussi quatre mois de stages répartis durant l'année. "Le rythme est très soutenu. On les prévient en début d’année, et souvent à la fin, ils sont beaucoup à nous dire 'Je ne m’y attendais pas à ce point !'", raconte la coordinatrice.

Bien connaître les missions d'un aide-soignant

Il est donc préférable de connaître les facettes du métier d’aide-soignant avant de se lancer. Souvent en contact avec l'infirmier, l'aide-soignant prodigue les soins de la vie quotidienne du patient (installer les patients, surveiller leur état de santé, assurer la continuité des soins…). Selon Zoé, "on ne peut pas faire ce métier si on ne l’apprécie pas. Sinon, cela devient de la maltraitance envers la personne soignée".

Selon elle, la qualité la plus importante à avoir pour faire ce métier, "c’est l’empathie". Mina, 24 ans, étudiante au centre hospitalier de Melun (77), complète "Il faut de la patience, de la discrétion, et de la communication. Il faut savoir garder son calme et prendre du recul parfois".

Cependant, le métier d'aide-soignant est loin d'être toujours facile. Il comporte son lot de moments difficiles, qui font partie du quotidien des soignants : "Les plus grosses difficultés auxquelles j’ai pu faire face, c’est la mort. Je me suis attaché à une de mes patientes comme si elle était de ma famille, et j’ai dû faire sa toilette mortuaire. Il faut ravaler ses émotions et ses larmes. Ce métier peut être dur psychologiquement", témoigne Zoé.

Le métier d'aide-soignant recrute

Comme plusieurs métiers du paramédical, celui d'aide-soignant est en pénurie. Une fois diplômé, le plein emploi est quasiment assuré. "Ici, 90% des diplômés travaillent à la sortie de la formation", explique Nadège Besse.

Les stages effectués vous permettront de recevoir des premières offres, comme pour Zoé : "J’ai décroché un contrat dans l'hôpital où j’ai fait mon stage, et j’effectue des remplacements dans différents services. C’est enrichissant !"

Même s’ils sont en minorité, certains choisissent de poursuivre leurs études. Il existe de nombreuses passerelles qui permettent d'accéder à d’autres formations dans le paramédical, notamment vers celle d’auxiliaire de puériculture, ou encore infirmier - une passerelle en pleine reconstruction actuellement. Plusieurs portes s’ouvrent donc à vous à l’issue de cette formation.

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