Reportage

Entre jeu vidéo et dessin, les lycéens s'initient au game art à l'école Rubika

Par Pauline Bluteau, publié le 05 mai 2022
5 min

VIDÉO. En avril dernier, une cinquantaine de lycéens se sont donné rendez-vous au sein de l'école Rubika (spécialisée dans le cinéma d'animation, jeu vidéo et design) à l'occasion d'un séjour d'initiation de quatre jours. Certains d'entre eux ont pu découvrir le game art, autrement dit, tout ce qui touche à la conception créative d'un jeu vidéo. L'Etudiant les a suivis.

Ce jour-là à Rubika, l'établissement est presque vide, vacances scolaires oblige. Presque, car quelques chanceux sont bien présents. Dans cette grande salle de classe, les uns à côté des autres, la quinzaine de lycéens reste concentrée derrière son écran. L'ambiance est studieuse mais détendue. Les apprentis game artists ne manient pas la souris mais plutôt un stylet : certains changent des couleurs, dessinent des formes ou cherchent encore l'inspiration.

Simon, 16 ans, l'avoue, il n'a pas vraiment l'habitude d'utiliser ces nouveaux outils. Et pourtant, lorsque l'on se penche sur son écran, on découvre des nombreux personnages, des accessoires… bref, un nouvel univers.

Une initiation au game art

Après deux journées de travail intensif, les lycéens qui ont choisi le stage 'Game Art' ont bien avancé. Les consignes sont assez sommaires : en s'appuyant sur la lecture d'un conte ou d'une nouvelle, les élèves de première doivent créer deux personnages. "Ce n'est pas simplement dessiner pour dessiner, ils doivent aussi travailler le caractère de leurs personnages et être capables de les projeter dans un jeu vidéo", insiste Yann Dekneuvel, graphiste et enseignant en character design à Rubika.

Pour ces élèves, le stage est l'opportunité d'apprendre de nouvelles techniques. "Il faut d'abord réaliser des silhouettes, on en fait plusieurs puis on en choisit une qui se démarque", explique Simon. Un exercice pas si facile à réaliser. "J'essaie d'avoir le personnage dans ma tête puis je dessine la silhouette", tente Antoine, 17 ans, en première générale à Lille. "Moi, j'ai un peu triché, j'ai d'abord tout dessiné mon personnage puis j'ai repassé la silhouette au feutre noir, je n'y arrive pas sinon", s'exclame Anaïs, 16 ans, également en première générale à Besançon.

Plus loin, le professeur interroge : "Est-ce que tu serais capable de m'expliquer pourquoi tu as choisi du blanc, ici, pour la combinaison ?", pointe-il sur un écran. "Mmmh non, je ne sais pas, j'ai fait ça comme ça…" répond un lycéen. "On essaie de leur faire travailler leurs intuitions, ce qui ressort de manière spontanée puis on leur demande une analyse pour qu'ils viennent enrichir, le choix des mots est important pour décrire un personnage par exemple", souligne Yann Dekneuvel.

Un stage décisif pour l'orientation

Tous prennent d'ailleurs ce stage très à cœur. Pour Simon, à la fois dessinateur et joueur averti, le game art lui permet d'allier ses deux passions. "J'arrive à 9 heures, je pose mon stylet et il est déjà midi, je ne vois pas le temps passer c'est génial", confie-t-il tout sourire.

Antoine, lui, est plus mesuré : il ne suffit pas d'être accro aux jeux vidéo pour en faire son métier. Après avoir longtemps hésité avec le game design où l'on conçoit l'histoire du jeu, le lycéen a semble-t-il trouvé sa voie. "Plus jeune, j'inventais plein de concepts de jeux mais je dessinais aussi beaucoup et le stage m'a confirmé que c'était vraiment ce qui me plaisait."

De son côté, Anaïs n'est pas encore tout à fait arrêtée dans ses choix. "Je ne venais pas du tout du milieu artistique, je ne savais même pas qu'on pouvait en faire un métier et je ne joue pas vraiment aux jeux vidéo, donc je pensais partir sur le cinéma d'animation…", assume-t-elle. Après quelques jours au sein de l'école, la lycéenne y voit plus clair. "J'adore me dire que les gens vont jouer avec quelque chose que j'ai créé, c'est incroyable."

Car en dehors de leur faire passer un bon moment, Rubika veut aussi faire découvrir des formations, des métiers, des filières… pour aider les lycéens dans leurs choix d'orientation. "On voit qu'ils sont de plus en plus informés, ils viennent ici approfondir leurs connaissances et avoir un avant-goût de ce qu'ils feront pendant leurs études", estime Annick Burgos, responsable de l'organisation du séjour d'initiation.

Cela ne permet pas pour autant aux jeunes apprentis d'entrer plus facilement à l'école qui reste sélective. "J'ai pu montrer mon portfolio aux profs, cela me permet de voir ce que je peux améliorer avant le concours", précise tout de même Antoine. Dans un an, qui sait, tous se retrouveront peut-être à Rubika, mais cette fois, en tant qu'étudiants.

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