ECN 2021 : "On a du mal à réaliser que c’est terminé !"

Il y a une semaine, plus de 9.000 étudiants en sixième année de médecine ont passé les épreuves classantes nationales (ECN). Un concours déterminant pour ceux qui deviendront internes dès novembre prochain. Diane, Jeanne, Nicolas et Thomas reviennent sur cette année particulièrement éprouvante.
Il y a seulement quelques jours, du 14 au 16 juin 2021, plus de 9.000 étudiants en dernière année d’externat ont planché sur les ECN. À la fin, un classement déterminant pour leur permettre de choisir leur future spécialité et leur lieu d’affectation. Après trois jours de stress intense et une semaine d’incertitude, la pression est vraiment redescendue mercredi soir, à 18 heures. Au lendemain de l’annonce des résultats, la joie et le soulagement sont de mise pour nos quatre étudiants en médecine, Diane, Jeanne, Nicolas et Thomas, qui ne se rendent pas encore tout à fait compte de ce qui leur arrive.
"On rafraichit la page toutes les 30 secondes"
Jeanne a elle aussi vu son stress monter d’heure en heure. "Je me disais, 'tu crois que tu as réussi et en fait non' ! J’ai essayé de regarder des séries pour passer le temps mais c’était interminable, assure l’étudiante de 25 ans à l’université de Paris. J’ai cherché mon nom, je n’ai même pas eu le temps de fermer les yeux et de compter jusqu’à trois, je l’ai vu direct… 350e. J’ai crié, j’ai ventilé et j’ai appelé mes parents et tout le monde m’a félicitée." À Caen, Nicolas est resté beaucoup plus calme. L’étudiant de 24 ans termine 7.282e. "J’attendais sagement, les minutes paraissaient des heures et puis on réalise, on se projette, on va devenir médecin."
Un an la tête dans les bouquins… "pour un classement"
Pour tous les étudiants en sixième année de médecine, les ECN marquent la fin de plusieurs mois très éprouvants. "En fait, on a environ 365 chapitres et 25 gros bouquins de 300 à 600 pages chacun à apprendre…", résume Diane. Toute l’année, leur emploi du temps est consacré aux révisions et uniquement aux révisions. "J’ai seulement pris trois jours au premier de l’An pour être avec des amis, explique Thomas, arrivé 1.934e. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus dur : être coupé de ses proches. C’est pour ça qu’on se retrouve parfois au fond du gouffre, à se remettre en question parce qu’on se demande pourquoi on fait ça finalement."
Après les ECN, en route vers l’internat : fini la théorie, place à la pratique
Probablement en médecine générale à Caen pour Nicolas et à Montpellier pour Thomas, en médecine d'urgence à Strasbourg pour Diane et en oncologie pour Jeanne. Ils pourront faire leurs vœux dès le 31 juillet prochain avant de valider leur choix définitif entre le 31 août et le 17 septembre.
Tous se disent autant excités, qu’impatients et stressés à l’idée d’entrer en internat. "Après six ans de théorie, on va vraiment apprendre notre futur métier", confirme Nicolas. "J’ai hâte de m’occuper de vrais patients, pas d’imaginer ceux qu’on a étudiés sur le papier mais là, je n’ai plus envie d’entendre parler de médecine !", plaisante Thomas. Quant à Jeanne, l’étudiante espère partir en vacances. "Je vais aussi jeter mes cahiers, je n’en aurais plus besoin maintenant !"