Les L.AS, plus convoitées que les PASS par les étudiants en santé ?
Fini le temps où le PASS (parcours spécifique accès santé) était considéré comme la voie royale pour accéder aux études de santé. Deux ans après la mise en place de la réforme supprimant la PACES, les L.AS (licences avec option "accès santé") commencent à s'imposer, doucement mais sûrement.
Si la tendance se poursuit, les étudiants en L.AS seront bientôt plus nombreux que ceux en PASS. Après la suppression de la PACES (première année commune aux études de santé) en 2020, toutes les cartes ont été rebattues.
Pour intégrer les études de santé MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kiné), deux voies sont possibles : le PASS considérée comme le successeur de la PACES, et la L.AS, censée élargir les profils des futurs professionnels de santé. Contrairement à ce que l'on pouvait constater jusqu'à présent, les L.AS semblent avoir de plus en plus la cote.
Le nombre d'étudiants en L.AS a bondi de 47 %
Une légère baisse des effectifs en PASS
À l'inverse, les PASS (parcours en un an) ont perdu 3,5% de leurs effectifs à la rentrée 2021, soit environ 1.000 étudiants.
Plus de chance d'intégrer une L.AS sur Parcoursup
En revanche, en L.AS, ce taux d'accès est en moyenne de 75%. Sur les 449 L.AS proposées, 35 donnent une réponse positive à l'intégralité des candidats et 105 en prennent plus de 95%. À la FAGE, Miryam Bercher tempère : "Les universités ont du mal à remplir les places en L.AS car les familles ont toujours la vision PACES/PASS."
Le nombre de vœux sur Parcoursup toujours à la faveur des PASS
Pour la rentrée 2022, les bacheliers ont même fait deux fois plus de vœux en PASS qu'en L.AS (663.079 contre 318.132). Le doyen des doyens, Didier Samuel, l'affirme : "Certains vont considérer qu'ils ont davantage le niveau pour entrer en PASS et penser qu'ils vont être mieux préparés donc ne choisiront pas les L.AS. Il faut réfléchir à la cohérence de son parcours : est-ce que telle majeure de L.AS me prépare vraiment à la santé ?"
Un manque de visibilité sur la réussite en L.AS
Reste à évaluer le taux de réussite en deuxième année d'études de santé, en comparant les résultats des étudiants venant de PASS à ceux venant de L.AS. "Pour l'instant, on manque de recul sur leur réussite, on sait que c'est un petit peu plus difficile donc on a demandé aux universités d'insister sur l'encadrement des étudiants venant de L.AS", précise Didier Samuel.
Selon lui, la réforme est encore loin d'être aboutie malgré les progrès pour intégrer différents profils en études de santé. Alors que les universités ont élargi le nombre de L.AS en intégrant de nouvelles disciplines, l'objectif à terme serait plutôt de restreindre à certaines mentions, plus en lien avec les études médicales.
À noter néanmoins que globalement, le nombre d'étudiants en première année d'études de santé diminue fortement (-15,6%). Lors de la rentrée 2020, les redoublants de PACES étaient encore comptabilisés en plus des effectifs en PASS et L.AS, ce qui représentait un total de 56.052 étudiants.
À la rentrée 2021, ils ne sont plus que 47.301 étudiants alors même qu'ils sont répartis dans trois niveaux d'études (PASS/L.AS 1, L.AS 2, L.AS 3). Reste à savoir si les chiffres restent stables à la rentrée 2022 pour établir un lien avec la réforme dont la mise en place avait été quelque peu chaotique.