Reportage

Immersion au cœur du lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye

Lycée horticole
De gauche à droite : Steven, Vincent, élèves au lycée agricole et leur professeur de travaux paysagers, Franck Zawadka. © Marion Floch
Par Marion Floch, publié le 27 février 2020
6 min

Saint-Germain-en-Laye, célèbre pour son château où ont résidé plusieurs rois de France, n’est pas spontanément une ville associée aux formations agricoles. Et pourtant… Niché au cœur de l’ancien domaine de chasse du roi, le lycée agricole et horticole accueille environ mille élèves en formation générale, professionnelle ou technologique. Alors que le salon de l’agriculture 2020 bat son plein, l’Etudiant est parti à la rencontre de cet établissement pas comme les autres. Reportage.

La sonnerie se met à retentir. C’est le signal. Une horde de lycéens affamés se dirige vers le self du lycée horticole de Saint-Germain-en Laye (78). Au menu : pâtes, viande, légumes… du classique ! Sauf que les légumes sont cultivés sur place, par les élèves eux-mêmes. "Pédagogiquement, le terrain est un vaste chantier mais les élèves sont toujours en train d’apprendre", assure le directeur adjoint, Antoine Martin. En effet, l’établissement, situé au sein de l’ancien domaine de chasse du roi de France, bénéficie d'un cadre exceptionnel.
lycée agricole de saint germain en laye
lycée agricole de saint germain en laye © Marion Floch

Une formation tournée vers l’environnement

Fin du déjeuner, les élèves retrouvent une ambiance studieuse. Ici, on apprend, entre autres, à cultiver tout en respectant la nature. "C’est dans l’identité des lycées agricoles : les élèves qui viennent ici sont déjà concernés par l’environnement", assure Antoine Martin. C’est le cas de Coline, 17 ans, en terminale S, qui est très attirée par ce domaine. "En lycée agricole, l’enseignement est davantage poussé vers l’environnement. C’est plus intéressant", souligne la jeune fille.
D’autant plus que le lycée est certifié "Plante bleue", ce qui assure une gestion respectueuse des éléments entrants, comme l’eau. "On récupère l’eau de pluie pour arroser les serres, on la filtre et on ajoute quelques composants nutritifs selon les besoins des plantes", nous explique le directeur adjoint.

"En lycée agricole, il vaut mieux être intéressé par les sciences"

14h45, salle 206. Cours de mathématiques pour la classe de première générale. Cette matière fait partie des trois spécialités du bac général en lycée agricole, avec physique-chimie et biologie-écologie. "En lycée agricole, il vaut mieux être intéressé par les sciences", prévient Charlotte, 16 ans, en première générale. En effet, plusieurs élèves veulent faire une école d’ingénieurs après un bac agricole. C’est le cas de Théo, 16 ans, dans la même classe que Charlotte. "J’aimerais passer par l’ingénierie pour devenir dessinateur-projeteur dans l’automobile." Une heure plus tard, la sonnerie retentit de nouveau, c’est la récré.

lycée agricole de Saint Germain en Laye
lycée agricole de Saint Germain en Laye © Marion Floch
Les élèves ont tous un projet professionnel différent et ne se voient pas forcément travailler dans l’agriculture. "En arrivant, j’avais peur de me fermer des portes, confie Maïwenn, élève de première STAV. En fait, pas du tout, mon bac ouvre à plein de voies différentes." La jeune fille, qui se rêve éleveuse de chevaux, est également élue au conseil national des lycées agricoles. Elle espère profiter de sa position pour casser les stéréotypes qui entourent ces établissements.

L’option équitation, le "plus" de l’établissement

Quand on demande à certains lycéens ce qui les a amenés à rejoindre cet établissement, la réponse est limpide : l’équitation. Toutes les deux semaines, les élèves inscrits en option équitation se rendent au centre hippique de Maisons-Laffitte, à 13 km du lycée. Firdaws, 17 ans, en première, peut ainsi apprendre à prendre soin des chevaux. "Je veux devenir vétérinaire", déclare-t-elle. Intégrer le lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye lui permet aussi de faire de belles économies, car, selon elle, "en club équestre, il faut débourser plusieurs milliers d’euros, alors qu'au lycée cela ne coûte presque rien."

La sonnerie retentit à nouveau, la fin de la journée approche. Tous les élèves ne rentreront pas chez eux, beaucoup sont en internat. "Ça aide à travailler et l’ambiance est bonne", témoigne Lauriane, en première générale. À deux ou trois par chambre, les internes ont l’impression que cela leur permet de se rapprocher. "Je voulais aller dans un lycée convivial et l’internat, ça forge du lien", confirme Maïwenn. Ils peuvent en effet aller au CDI jusqu’à 21h15 et profitent d'un foyer et d'activités le soir.
Les internes ont même la possibilité d’amener leurs petits animaux. Oui, comme à Poudlard (célèbre école des sorciers dans Harry Potter, NDLR) ! Dans une salle cachée derrière une porte qui sent le foin, on peut trouver lapins, cochons d’Inde, rats… "On a même eu un serpent une année", raconte en souriant le directeur-adjoint. Tous les équipements sont entre les mains des élèves. Ils s’organisent entre eux pour faire le ménage, donner à manger et respectent des règles très strictes. "Comme ça, les internes peuvent se sentir chez eux", conclut Antoine Martin.

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