Décryptage

Pourquoi les étudiants en L.AS scientifiques réussissent mieux que les autres ?

27% des étudiants en L.AS Sciences de la vie (SV), de la santé, de la Terre (SVT) et de l’univers ont intégré directement la deuxième année d’études de santé.
27% des étudiants en L.AS Sciences de la vie (SV), de la santé, de la Terre (SVT) et de l’univers ont intégré directement la deuxième année d’études de santé. © Yurii / Adobe Stock
Par Camille Jourdan, publié le 07 février 2023
5 min

Plus des trois quarts des étudiants de L.AS admis en deuxième année d’études de santé ont choisi une majeure scientifique. Non seulement parce qu’ils sont plus nombreux, mais aussi parce qu’ils réussissent mieux : leur programme serait plus adapté aux filières médicales, comme c'est aussi le cas en PASS.

La L.AS (licence avec option "accès santé) n'est pas encore le chemin le plus aisé pour réussir ses études de santé, selon une étude publiée par le ministère de l’Enseignement supérieur en décembre dernier.

En effet, seuls 18% des étudiants en L.AS 1 sont admis en deuxième année MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kiné) contre 28% pour les étudiants venant de PASS (parcours spécifique accès santé).

Les L.AS scientifiques réussissent presque autant qu'en PASS

Mais à y regarder de plus près, les étudiants inscrits dans des L.AS scientifiques font exploser la moyenne et réussissent presque autant qu'en PASS (parcours spécifique accès santé). C'est le cas des étudiants en L.AS en Sciences de la vie (SV), de la santé, de la Terre (SVT) et de l’univers : 27% d'entre eux sont en effet passés directement en deuxième année d’études de santé.

Alors que ces taux de réussite tombent à 11% pour les sciences humaines et sociales, et même à 2% en administration économique et sociale.

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Les sciences, clés de la réussite en études de santé

"Le profil des étudiants en L.AS scientifiques correspond davantage à celui attendu en études de santé, tranche Bruno Cognie, responsable des L.AS SV et SVT à l’université de Nantes. Dans ces filières, ils sont baignés dans un environnement de biologie, matière prégnante en médecine." Car l'option santé de L.AS ne fait pas tout, elle ne représente qu'environ 10% de cette première année de licence.

Mais certaines matières sont très proches de celles d’une majeure scientifique : biologie cellulaire, biochimie… "Les étudiants en L.AS biochimie avaient par exemple un cours sur la cellule", confirme Mattéo, sortant d’une L.AS droit à Clermont-Ferrand.

À l’inverse, les étudiants en majeure non scientifique doivent à la fois appréhender les nouveaux concepts de leur mineure santé, tout en réussissant dans leur majeure. "Quand on n’a pas l’habitude de travailler les sciences, c’est certain que de découvrir la biologie cellulaire ou la chimie peut être un gros obstacle", remarque Lucas, qui a suivi une L.AS Cultures des mondes antiques et médiévaux, à Montpellier.

Charge de travail, organisation : des L.AS très disparates

Néanmoins, suivre une L.AS scientifique ne suffit pas toujours. La charge de travail d’une majeure à une autre, et même d’une université à une autre, influerait aussi sur les taux de réussite. Parfois même au détriment de certains parcours scientifiques, estime Tanguy, passé par une L.AS mathématiques : "Les licences littéraires sont moins exigeantes", schématise-t-il.

Maé le concède : "En L.AS psychologie, notre programme était peut-être un peu plus léger qu’en droit ou en maths." Même réflexion chez Lucas qui, après avoir fait beaucoup de latin et de grec au lycée, avait une longueur d’avance dans sa licence littéraire : "Je n’ai pas eu besoin de travailler beaucoup ma majeure."

À l’inverse, Mattéo, a dû énormément réviser, en droit comme en santé. En outre, il a eu "l’impression d’être mis de côté par [sa] faculté de majeure", ce qu’a aussi ressenti Maé. Peu d’aménagements, les partiels des deux blocs qui s’enchaînent, des informations qui ne circulent pas… Entre les L.AS rattachées aux facs de santé ou de sciences et les autres, l’accompagnement des étudiants semble différent.

Parcoursup : la première sélection vers la réussite en études de santé

Un dernier paramètre vient expliquer les différences de taux de réussite : Parcoursup. "Quand vous atterrissez en L.AS sciences de la vie, vous êtes parmi les meilleurs, car c’est la plus demandée pour faire médecine", décrypte Bruno Cognie.

Beaucoup d’étudiants non reçus en PASS ou en L.AS scientifique se retrouvent dans une L.AS dont la majeure ne leur correspond pas. Et peinent à valider leur année. Le choix de cette majeure est donc crucial : si vous excellez dans une autre matière que les sciences, foncez dans cette L.AS !

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