Comment faire ses études à l'étranger après le bac, loin de Parcoursup ?
De plus en plus de lycéens envisagent de quitter la France juste après le bac pour poursuivre leurs études supérieures à l'étranger. Un moyen d'échapper à Parcoursup. Pourtant, comme pour toute mobilité internationale, s'y préparer est primordial. Voici donc comment passer du rêve à la réalité.
Par ambition, par envie ou pour rebondir après l'année de terminale, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise raison de faire ses études à l'étranger. D'ailleurs, avec votre bac en poche, vous avez le bon ticket pour vous inscrire dans l'enseignement supérieur partout dans le monde. Le diplôme est reconnu au niveau international.
Si tout le monde peut partir étudier à l'étranger, tout dépend de la mobilité envisagée. "Il y en a pour tous les bacheliers, toutes les formations et toutes les bourses", annonce d'emblée Adam Girsault, co-fondateur de Your Dream School, plateforme d'accompagnement pour les mobilités internationales. Plusieurs critères sont donc à prendre en compte pour choisir la destination qui vous conviendra le mieux.
1. Un budget à prévoir pour partir étudier à l'étranger après le bac
D'abord, la question du budget : a priori, après le bac, vous partez généralement pour un bachelor, donc trois années d'études minimum, si ce n'est pas cinq. Il faut donc anticiper le coût de vos études sur le long terme.
et l'Italie attirent beaucoup d'étudiants, or, beaucoup ignorent que toutes les formations sont privées avec des frais qui varient de 12.000 et 20.000 euros. "Il y a des destinations plus abordables comme la Belgique, la Suisse ou le Québec ou les études coûtent moins de 7.000 euros l'année. Au contraire, au Royaume-Uni et aux États-Unis, les frais de scolarité varient de 15.000 à 50.000 euros selon le domaine", détaille l'expert.
Petit conseil pour étudier aux États-Unis, renseignez-vous sur les Community Colleges, "c'est comme un BTS en France, la formation dure deux ans, elle est moins coûteuse – moins de 10.000 euros l'année - et cela vous permet ensuite de rejoindre une autre école", précise Adam Girsault.
N'oubliez pas qu'il existe aussi des bourses d'études qui peuvent réduire la facture de vos études à l'étranger.
2. Réputation, environnement et pédagogie : comment choisir sa destination ?
Autres éléments à considérer, l'environnement d'études. "Souvent, les étudiants regardent la réputation des écoles, les classements. Mais au-delà, regardez si vous étudierez sur un campus ou en plein centre-ville, parce que ça a un impact sur ses études", estime-t-il.
De même, vérifiez la taille de l'établissement, cela vous donnera des indications sur l'encadrement et sur la pédagogie. Your Dream School conseille par exemple les Pays-Bas pour la qualité de leurs formations et la pratique du "liberal arts" qui permet aux étudiants de choisir son parcours. "C'est très flexible, les étudiants se spécialisent au fur et à mesure pour un coût d'environ 4.000 euros l'année."
Le choix de la destination passe également par votre projet professionnel. Ceux qui choisissent des études de santé à l'étranger pourront notamment privilégier les destinations européennes comme la Roumanie, Chypre, Malte, le Portugal ou l’Espagne.
Enfin, dernier conseil : "C'est bête mais… la météo. Beaucoup partent au Canada, mais ne se préparent pas à passer l'hiver et ça peut être très dur. En Espagne, on a moins ce problème", s'amuse le responsable.
3. Dossier, candidature, sélection… un calendrier en avance sur Parcoursup
On ne le répétera jamais assez, la règle d'or est d'anticiper votre mobilité. Avant même votre bac et plus encore Parcoursup ! "Le plus tôt, le mieux, confirme Adeline Prévost, responsable communication et qualité à Education First. Il faut parfois demander un visa, faire un passeport… Et puis, c'est quand même un grand changement, c'est la première fois qu'ils vont partir loin de leur famille, il faut s'y préparer quelques mois à l'avance pour bien le vivre."
Si vous partez en Europe, les démarches administratives seront plus faciles : il vous suffit de candidater au sein de l'établissement visé sans avoir à demander un permis d'études ou un visa.
Quoi qu'il en soit, pour envoyer vos candidatures, il faut s'y prendre dès le début de l'année de terminale. "Il y a des dates à respecter selon les pays. La plupart du temps, les dossiers doivent être déposés entre le 15 octobre et le 15 janvier, c'est bien plus tôt qu'en France", constate Adam Girsault.
Comme sur Parcoursup, plusieurs pièces vous sont demandées : une lettre de motivation, un CV, mais aussi parfois des travaux de recherche, des lettres de recommandation… Les réponses arrivent ensuite entre avril et juin, voire au courant de l'été selon les pays. "Au Royaume-Uni, la procédure s'appelle UCAS, vous pouvez faire cinq vœux maximum, mais l'entrée est conditionnée à vos notes du bac", prévient le responsable.
4. Préparer sa mobilité internationale dès la seconde
Selon Adam Girsault, en réalité, il faut réfléchir à sa mobilité dès la seconde : se renseigner dans un premier temps et commencer les démarches en première. Si vous étudiez à l'étranger, l'anglais est un prérequis indispensable. D'ailleurs, les formations demandent une attestation de votre niveau, souvent B2 voire C1. "Vous pouvez passer ce test au lycée : le IELTS ou le TOEFL sont valables deux ans, le Cambridge English est valable à vie donc les lycéens peuvent le passer en première."
Pour certaines formations, vous devrez compléter votre dossier en justifiant d'expériences professionnelles. Il est donc utile de réaliser des stages dès le lycée. "Il faut également bien choisir ses spécialités en fonction de son projet professionnel et des formations visés. En Suisse, par exemple, suivre une spécialité scientifique est obligatoire même si vous décidez d'intégrer une formation non-scientifique."
5. Être réaliste dans ses choix d'orientation, même à l'international
Pour les deux spécialistes, l'important est également de rester réaliste face à son projet de mobilité. "On reçoit tous les jours des demandes de lycéens qui veulent intégrer Harvard, mais on peut étudier dans d'autres écoles et ce sera tout aussi enrichissant", assure Adam Girsault.
"Il y en a pour tout le monde, mais il faut bien se renseigner sur la destination, ne pas hésiter à contacter des étudiants déjà sur place ou des anciens pour qu'ils puissent expliquer leur vécu, leurs difficultés… Et discuter également avec ses parents : parfois, les attentes ne sont pas les mêmes, c'est important de connaître les souhaits de chacun et la réalité", complète Adeline Prévost.
Il faudra aussi avoir les pieds sur terre et aussi être organisé pour préparer son grand départ. "Surveiller ses mails : ce n'est pas rare de voir certains élèves oublier un entretien, une date importante… Ce serait dommage de compromettre son projet à cause de ça ! Pour partir, il faut être proactif !" conclut Adam Girsault.
Même si les deux ne sont pas incompatibles, on parle bien d'études à l'étranger et non d'année de césure, qui est une parenthèse dans votre formation. Vous pouvez effectuer cette césure à l'autre bout du monde en faisant de l'humanitaire, du volontariat, des stages, un service civique ou encore un séjour linguistique. Vous pouvez l'organiser seul ou via un organisme comme Education First qui propose un programme éducatif d'un an.
Mais vous ne débutez pas un cursus supérieur à part entière. Ce "gap year" peut tout de même vous donner envie de suivre une formation supérieure à l'étranger par la suite. Cette année peut donc être un bon tremplin pour travailler votre anglais, vous intégrer et vous préparer plus facilement à postuler au sein d'un établissement à l'étranger.