Décryptage

Préparer un DNMADE : est-ce vraiment le bon choix ?

Le DNMADE a des atouts non négligeables mais d'autres formations artistiques ont également des points positifs.
Le DNMADE a des atouts non négligeables mais d'autres formations artistiques ont également des points positifs. © Parradee / Adobe Stock
Par Isabelle Fagotat, publié le 24 mars 2023
6 min

Futurs designers, graphistes, stylistes… le DNMADE est une excellente formation pour mener à bien votre projet professionnel en trois ans. Mais d'autres voies (DNA, licence d'art ou prépa) peuvent être tout aussi pertinentes.

Le diplôme national des métiers d'art et de design (DNMADE) peut être la suite logique pour beaucoup de bacheliers qui s'intéressent aux études artistiques. Peut-être seulement car d'autres formations en art, également sur Parcoursup, pourraient vous convenir. Votre projet professionnel ne sera d'ailleurs pas le seul critère à prendre en compte.

En DNMADE, apprendre à répondre aux besoins des clients

Pour commencer, en plus d'être professionnalisant, le DNMADE est spécifique dans sa pédagogie. L'enseignement est centré sur le design ou un métier d’art en lien avec les besoins des clients et employeurs.

"Les étudiants apprennent des techniques appliquées à l’industrie, qu’il s’agisse de design graphique, d’architecture intérieure ou de design textile, et qui leur permettent de travailler dans une imprimerie, une industrie, en agence, etc.", souligne Mariette Dupont, proviseure de l'école Estienne qui propose plusieurs DNMADE.

Pendant vos études, vous travaillerez sur des projets concrets pouvant répondre à des demandes réelles car souvent, les établissements collaborent avec des partenaires qui leur passent des commandes. "Dans ma formation, on nous apprend le métier d’illustrateur, à savoir présenter nos projets, à justifier nos choix. On nous ouvre aussi à diverses façons de pratiquer l’illustration : en intervenant sur des commandes pour des boutiques, des entreprises ou des particuliers", témoigne Chloé, étudiante en DNMADE graphisme, image et narration au lycée Auguste Renoir à Paris (75).

Moins de liberté artistique qu’en DNA

L'approche de la formation est différente dans un DNA (diplôme national d’art) proposé dans les écoles supérieures d’art relevant du ministère de la Culture (les Beaux-arts). Tout au long de cette formation qui dure aussi trois ans, les étudiants sont encouragés à développer leur singularité artistique et à approfondir leur démarche d’artiste-auteur.

"En DNA, la dimension critique : la relation que l’on a avec son travail, la manière de le questionner, de le situer dans un champ artistique est très importante, analyse Estelle Pagès, directrice de l’ENSBA de Lyon (69). L’objectif est d’amener les étudiants à avoir une autonomie en tant que créateur-auteur et qu’ils deviennent moteurs de leur propre recherche."

Très souvent, en DNMADE, les étudiants sont mis "en position d’exécutants d’une commande répondant à un cahier des charges", alors qu'en école d’art, "cela arrive aussi mais pas de façon systématique", précise par ailleurs la directrice de l'école nationale supérieure des beaux-arts lyonnaise.

Le dossier scolaire davantage pris en compte en DNMADE

La différence est aussi visible sur les critères de sélection. En DNMADE, les jurys tiennent compte des résultats scolaires des candidats. Le nombre de demandes par formation étant élevé, ce sont généralement les meilleurs élèves qui sont admis.

En DNA, votre pratique artistique, votre créativité et votre personnalité sont des éléments plus décisifs que le dossier scolaire. Il est d’ailleurs aussi possible, par dérogation, d’y être admis sans le bac.

De son côté, la licence d'arts plastiques à l'université est moins sélective. Vous bénéficiez d’enseignements théoriques en histoire de l’art ou esthétique tout en participant à des ateliers pratiques. Mais elle exigera de votre part une grande autonomie, une importante pratique artistique personnelle et des activités culturelles extrascolaires. Même si cela est vrai pour toutes les formations artistiques, cela l'est peut-être d'autant plus en licence.

Une formation reconnue qui permet une poursuite d'études

Finalement, le choix entre ces trois parcours – DNMADE, DNA ou licence d'arts plastiques – dépend notamment de votre profil et de votre projet professionnel.

Dans ces trois formations artistiques, la poursuite d'études est presque inévitable (à relativiser, tout dépend des mentions). Reconnu par l’État et par les acteurs économiques, le DNMADE permet d’obtenir le grade de licence et de poursuivre ses études en DSAA ou en DNSEP en vue d’obtenir un bac+5.

À savoir que le cadre de travail est souvent très apprécié par les étudiants en DNMADE : "On a l’avantage d’être dans des petites classes, avec des professeurs qui suivent les étudiants de près", souligne Chloé.

Le DNMADE, une bonne alternative à la prépa artistique

Enfin, pour ceux qui après le bac souhaitent intégrer une une prépa artistique, publique ou privée, avant de postuler dans des écoles d'art, le DNMADE peut aussi être une alternative. En effet, la première année de DNMADE est souvent comparée à une année de prépa.

La formation - qui accueille des bacheliers généraux, technologiques ou professionnels - a pour objectif de remettre tous les étudiants sur un pied d'égalité en début d'année. Rien ne vous empêche non plus de changer de mention de DNMADE au cours des trois années même si le mieux reste de bien vous renseigner pour accéder à une formation qui correspond à vos attentes.

Le coût peut aussi faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Les prépas privées (accessibles en dehors de Parcoursup) peuvent atteindre 8.000 euros l'année, alors que les DNMADE sont dispensés, majoritairement, dans des établissements publics : en lycée ou école d’art. Si vous intégrez un de ces cursus, vous n’aurez donc à payer que de modestes frais de scolarité. Et de plus en plus de DNMADE proposent aussi de suivre la formation en apprentissage, de quoi limiter les frais.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !