Est-ce risqué d’aller en médecine sans bac S ? En quoi consiste le concours de PAES ? En cas d’échec, quelles possibilités ? En choisissant pharmacie, sage-femme ou odontologie, quels sont les débouchés ? Pour quelque 40 questions posées par des jeunes et leurs parents sur les salons de l’Etudiant, l’auteure de "Réussir ses études santé" (éditions l’Etudiant) apporte ses réponses expertes. Extraits.
Parmi les professions médicales, les chirurgiens-dentistes sont les seuls dont le nombre réel de praticiens par habitants a diminué. Pour répondre aux besoins de la population française, les professionnels souhaiteraient une augmentation du numerus clausus.
Un problème démographique
"Nous avons un problème démographique professionnel majeur", s’inquiète Myriam Garnier, présidente de la commission démographique du Conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes. "En 1990, nous comptions 70 chirurgiens-dentistes pour 100.000 habitants alors qu’en 2009 nous n’en recensons plus que 65. Si le numerus clausus est maintenu à 1.097, nous estimons qu’en 2015 ils ne seront plus que 55 et qu’en 2.030 nous chuterons à 40 professionnels pour 100.000 habitants." S’ajoutent à cela des disparités énormes entre les territoires. Si la Somme ne compte que 37 chirurgiens-dentistes pour 100.000 habitants, la Haute-Garonne en a plus de 100.
De plus en plus de femmes
Une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique) et de Plein Sens estime qu’en 2015 40% des chirurgiens-dentistes auront plus de 55 ans. Une situation paradoxale car les étudiants des L1 santé (licence) semblent très attirés par la profession. "La durée des études est limitée, les contraintes de garde sont moins importantes qu’en médecine et l’exercice en libéral (près de 92% des professionnels) sont autant de facteurs qui séduisent les jeunes", admet Myriam Garnier. Conscientes de ces avantages, les filles ne boudent plus ce métier. Aujourd’hui, on assiste à une forte féminisation de la profession. La DREES estime qu’en 2015 elles constitueront environ 45% des professionnels et que 60% d’entre elles auront moins de 30 ans.